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Commission de la fatwa: Un sacrifice sous conditions

par Houari Barti

La commission de la fetwa relevant du Ministère des Affaires religieuses et des wakfs, s'est prononcée, hier, sur le rituel du sacrifice de Aïd El Adha, pour cette cette année, dans un contexte particulier marqué par des appels à son annulation à cause des risques liés à l'épidémie de Coronavirus. Dans un communiqué rendu public hier en fin de journée, la dite commission a autorisé la célébration de ce rituel mais sous conditions.

Dans ce communiqué, la commission rappelle en guise de préambule «que la fête de Laïd El Adha intervient cette années dans des conditions particulières marquées par la propagation de la pandémie du Coronavirus». Une épidémie qui «a provoqué des milliers de cas d'infection et des centaines de morts, et causé la suspension des prières en groupe et notamment celle du vendredi, en plus de la suspension pour l'ensemble des musulmans de par le monde, des rituels de la Omra et du Hadj», est-il souligné.

Et d'ajouter «eu égard aux questionnements soulevés par les citoyens (...), la commission ministérielle de la fetwa, après sa réunion et sa concertation avec le comité scientifique chargé du suivi de la propagation de la pandémie du Coronavirus et dans le cadre de ses différentes rencontres avec les parties en relation avec le sujet, a décidé de porter à l'attention des fidèles sa position sur le sujet.»

D'abord, elle «réaffirme le caractère de sunna de ce rituel avec toutefois, la nécessité d'observer toutes les mesures de prévention sanitaires nécessaires, sans pour autant constituer une obligation.»

La commission rappelle que «l'abattage des bêtes se fait après la prière de L'Aïd et non avant».

Elle note, en outre, que «les fidèles n'ayant pas les moyens financiers d'acheter un mouton ne sont pas tenus d'observer ce rituel du sacrifice, en particulier durant cette crise qui a influé négativement sur le pouvoir d'achat des familles, tout autant que ceux qui ne peuvent pas réunir les conditions de sécurité sanitaires et ceux qui craignent la transmission du virus à cause des conditions d'acquisition et d'abattage des bêtes.

La commission ministérielle de la fetwa ne manque pas, par ailleurs, d'encourager à cette occasion, particulièrement durant le contexte actuel, les valeurs de solidarité et de partage, qui demeurent l'essence même de ce rituel, en faisant preuve de générosité envers les plus nécessiteux.

Elle souligne par ailleurs qu'il est autorisé pour des membres de la même famille de se cotiser pour l'achat d'un mouton. Il est également admis, selon le même communiqué, de déléguer la tâche d'abattage et de dépeçage des bêtes à des abattoirs agréés ou à des personnes qualifiées, estimant même qu'une telle délégation répondrait mieux aux conditions de sécurité sanitaire et de prévention contre la propagation du virus. La commission a rappelé, par ailleurs, que les fidèles peuvent procéder à l'abattage des bêtes le deuxième et même le troisième jour, si cela permet d'éviter les rassemblements.