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Le Trésor public réclame plus de 300 milliards de DA de dommages et intérêts: 16 ans de prison requis pour Tahkout, 15 ans contre Sellal et Ouyahia

par R.N.

Le procureur de la République       près le Tribunal de Sidi M'hamed (Alger) a requis mercredi 16 ans de prison ferme à l'encontre de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, poursuivi dans le cadre d'affaires de corruption, et 15 ans de prison pour les deux anciens premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia.        

Le représentant du ministère public a également requis des amendes de 8 millions de DA pour chacun des accusés avec confiscation de leurs biens.

Dans la matinée, le représentant du Trésor public avait réclamé au Tribunal de Sidi M'hamed (Alger) un montant de plus de 309 milliards de DA de dommages et intérêts à l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout et ses associés, poursuivis dans des affaires liées principalement à la corruption.       

Après l'audition des autres accusés, le représentant du Trésor public a réclamé une réparation pour les pertes occasionnées, estimées à 309 milliards, 285 millions et 670.000 DA devant être payée par les prévenus: Mahieddine Tahkout, Rachid Tahkout, Hamid Tahkout et Bilal Tahkout ainsi que l'ensemble de leurs associés.         

Le représentant du Trésor a également sollicité de voir les anciens ministres poursuivis dans cette affaire, en l'occurrence Abdesselam Bouchouareb, Abdelghani Zaalane, Youcef Yousfi et Ammar Ghoul, condamnés au versement d'un montant d'un million de DA.         

Le même responsable a en outre réclamé des autres prévenus, dont le nombre dépasse cinquante (50), d'indemniser le Trésor public à hauteur d'un million de DA, avec la confiscation de leurs biens se trouvant à l'intérieur du pays et à l'étranger.

Le procès se poursuit cet après-midi avec le réquisitoire du procureur de la République.

Lors de l'audience de mardi, le juge avait auditionné l'homme d'affaire Tahkout Rachid, frère de l'accusé principal, qui a nié toute relation avec cette affaire puisque, a-t-il argué «j'ai quitté la société de mon frère en 2013".

L'autre frère, Abdelhamid Tahkout, qui gérait les deux sociétés de contrôle technique et de transport, a nié également les chefs d'accusations retenues contre lui.         

En réponse aux questions du juge à l'adresse de plusieurs concernés par le cahier des charges unifié, adopté dans l'octroi des marchés de transport des étudiants, l'accusé Ben Miloud Abdelkader, ancien DG de l'établissement de transport urbain et président de la commission d'évaluation des offres (2010-2015) a aussi rejeté les accusations de complaisance dans l'octroi de marchés.»

Affirmant que «les trois appels d'offres avaient été lancées sur la base d'un cahier de charges clair qui n'était au service d'aucune entreprise ou personne», il a ajouté que «le nombre des soumissionnaires à ces appels d'offres était à chaque fois deux opérateurs».      

Le juge a longuement écouté l'accusé Boudraa Abdelhak, ancien directeur de l'Office national des oeuvres universitaires (ONOU), qui a affirmé que l'octroi des marchés se faisait «sur la base d'un cahier de charges précis et unifié» et qu'il avait «donné des instructions pour le respect de ses clauses».     

A son tour, l'accusée Abderrezak Aicha, ordonnatrice à la direction de l'ONOU Alger Ouest, a rejeté les chefs d'accusations retenus contre elle, affirmant qu'un «cahier de charges unifié avait été imposé par la Direction de l'ONOU à travers des correspondances», niant toute prérogative pour agir en dehors du cahier des charges.

Même affirmation avancée par l'accusé Kheireddine Remache, directeur de l'ONOU Alger-Est, qui a révélé que le cahier de charges «avait été élaboré dans la précipitation, en une seule journée seulement». Pour sa part, l'accusé Farouk Farouklikha, ex-directeur de l'ONOU a nié toute implication dans l'élaboration du cahier des charges, soutenant avoir pris ses fonctions bien après. Il a ajouté qu'il n'avait reçu aucune plainte à propos du cahier des charges.        

Le juge a questionné, en outre, d'autres accusés, dont la plupart d'anciens directeurs de Résidences universitaires sur le nombre des soumissions en vue de l'obtention d'un marché de transport des étudiants. Tous ont répondu que le nombre ne dépassait pas trois.  

Le juge a également interrogé l'accusée Fatma Zahra Larbi Bouamrane, chef de service contrats commerciaux à Mobilis, sur l'attribution à la société CIMA-MOTORS d'un marché d'acquisition de véhicules, qui a assuré que les procédures de l'appel d'offres ont été conformes à la Loi.