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Coronavirus: Les mises au point du ministre de la Santé

par Houari Barti

Quelque 1.500 kits sanitaires ont été récemment distribués au profit des services de réanimation de différents hôpitaux du pays, a annoncé hier à Alger le ministre de la Santé et de la Population, Abderrahmane Benbouzid. Une démarche initiée par l'Association des oulémas musulmans algériens dans le cadre d'une aide visant à l'effort général de lutte contre le coronavirus, a expliqué le ministre en conférence de presse. Cet esprit de solidarité est constaté, a-t-il souligné, de la part de plusieurs organismes et établissements à vocations diverses.

Evoquant les raisons pouvant expliquer l'augmentation record du nombre de nouveaux cas de Covid-19 enregistrée ces derniers jours, le ministre a principalement pointé du doigt le manque de respect des gestes barrières de la part des citoyens, notamment le défaut du port de bavettes dans les espaces publics. Une tendance qu'il a toutefois tenu à relativiser, notamment, dans la wilaya de Sétif où, affirme-t-il, avoir constaté lors de sa dernière visite à cette wilaya un respect encourageant de cette mesure préventive auprès de la population locale, dont 80%, a-t-il dit, portaient des bavettes. M. Benbouzid n'a, dans le même ordre d'idées, pas manqué de préciser que cette tendance haussière du nombre de nouveaux cas de Covid-19 n'est pas propre à l'Algérie et que plusieurs pays de par le monde connaissent une évolution similaire, à l'instar du Brésil, l'Equateur, la Bolivie et les Etats-Unis, a-t-il précisé.

«Ce qui nous préoccupe le plus, ce sont davantage les décès et, fort heureusement, nous enregistrons moins de cas qu'au départ où nous avions recensé 30 décès. Ceci, bien qu'on en soit aujourd'hui à plus de 400 contaminations/jour au coronavirus. Aussi, nous œuvrons pour soigner nos malades afin de leur éviter qu'ils meurent du virus», a encore expliqué M.Benbouzid.

Par ailleurs, le ministre a écarté l'éventualité de recourir à un durcissement des mesures de confinement pour faire face à cette évolution, affirmant que cette option n'est actuellement pas à l'ordre du jour. Et d'ajouter que «nous avons des instructions que si une wilaya, une commune ou une daïra enregistre une propagation importante du virus représentant une menace sanitaire pour les citoyens, il n'est pas exclu que le Premier ministère opte pour un confinement ciblé dans des régions qui verront une progression importante des cas de contaminations au coronavirus».

Dans une récente déclaration à l'APS, le ministre avait fait savoir qu'il privilégie le volet sensibilisation dans la lutte contre la propagation de la pandémie. «Avant d'envisager l'éventualité du reconfinement des wilayas où les cas confirmés de contamination au Covid-19 sont en hausse, nous préférons sensibiliser, soutenir, nous déplacer, aider et voir de quelle manière on peut stopper l'avancée de l'épidémie», a-t-il souligné. Selon lui, le recours au reconfinement est «une procédure à même d'occasionner une souffrance supplémentaire à la population», estimant que «confiner, déconfiner puis reconfiner est une démarche susceptible d'être assimilée à un échec».

Abderrahmane Benbouzid est également revenu sur le recours au scanner dans le dépistage du Covid-19, démentant toute interdiction de ce procédé, jugeant cependant cette technique non fiable à 100%. Selon lui, «dès le début de l'apparition du virus, le ministère a préconisé le recours au scanner en raison du manque de laboratoires qui effectuent les tests cliniques, mais maintenant que le déficit a été pallié à la faveur de la mise en service de 30 laboratoires à l'échelle nationale, le scanner n'est utilisé, après analyses, que pour le suivi médical conformément aux orientations du corps médical», a expliqué le ministre lors de la même conférence de presse.