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Tébessa: Sans de nouvelles routes, le désenclavement reste en suspens

par Ali Chabana

Comment réaliser le désenclavement de toute une partie du territoire de la wilaya de Tébessa, difficilement accessible, sachant que les infrastructures de base constituent à elles seules un facteur déterminant dans toute démarche de développement local décidé par les autorités centrales ou de la wilaya ? Parmi celles-ci, les infrastructures routières dont le wali Attallah Moulati s'est exprimé sur le dossier, indiquant qu'il faudra construire des centaines de kilomètres de nouvelles routes et la modernisation d'autres pour que la population rurale puisse bénéficier des efforts des programmes de développement initiés par l'Etat. C'est une évidence pour le chef de l'exécutif de la wilaya.

Par définition, on entend par infrastructures routières, l'ensemble des installations nécessaires au fonctionnement d'un service de transport, ce sont les équipements de base entrant dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire, dont le réseau routier, un des principaux freins à la croissance, tant que ces infrastructures demeurent faibles «la route précède le développement», selon certains. Aussi, elles nécessitent des pouvoirs publics de grandes dépenses pour les réaliser et les entretenir. Concernant la wilaya de Tébessa, le réseau routier offre une image de praticabilité plus ou moins acceptable, même si quelque 1.000 km de chemins communaux et routes nationales sont dans un état de détérioration avéré, sur plusieurs segments, soit un taux de près de 30% de la longueur globale du réseau routier. Certains mettent en cause les véhicules de poids lourds comme responsables de cette situation de dégradation, notamment sur les axes routiers à grand trafic, les RN 10 et 16.

Construire de nouvelles voies et en entretenir d'autres, c'est l'un des premiers budgets de la wilaya consacré aux opérations et programmes des travaux publics. Lors de sa dernière visite dans la daïra semi-rurale d'El Ogla, le wali n'était pas satisfait de l'avancement des travaux pour la réalisation de nouvelles voies d'accès, condition sine qua non pour que cette région reculée à la limite des frontières administratives de la wilaya de Khenchela puisse sortir de son isolement. L'objectif vise à sillonner le territoire de la wilaya d'un maillage de routes d'accès, afin de réduire le plus les disparités et la mise en connexion des régions et des zones, en particulier celles désignées de zones d'ombre, dont plus de 380 d'entre elles viennent d'être identifiées dans la wilaya de Tébessa, d'après le recensement effectué par une commission de la wilaya. Alors comment faudra-t-il procéder pour amincir les écarts constatés çà et là ? En somme, les infrastructures de base dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'AEP sont infiniment dépendantes de la concrétisation des programmes de dotations en infrastructures routières. Quand celles-ci existent, elles facilitent dans une large mesure la mise en action des programmes locaux de relance et d'activation des projets destinés aux autres équipements sociaux.

Les promoteurs économiques eux également exigent l'existence dense de voies routières dans leurs plans d'investissement. Les communes frontalières sont aussi bien concernées par la mise à niveau du réseau routier que les communes situées en régions accidentées ou au sud de la wilaya, toutes peu ou pas dotées d'équipements. La wilaya est-elle bien dotée en ressources financières pour pouvoir engager et ouvrir de tels chantiers, afin d'obtenir une vision plus claire, lorsqu'il s'agit de mettre les roues sur de bons rails d'une wilaya à la position géographique privilégiée et tend à devenir le portail de la bande frontalière-est.