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RETOUR AUX SOURCES

par Abdou BENABBOU

Parce que le patriotisme ne répond pas à une théorie abstraite et pour une concrétisation efficace, l'invitation faite au savoir-faire algérien expatrié à l'étranger doit reposer sur un socle objectif. D'abord analyser dans le détail ce pourquoi des Algériens positifs et compétents ont abandonné leurs liens de sang pour partir offrir ailleurs leurs intelligences et leurs expériences avérées. Les causes pourraient paraître terre à terre, mais en aucun cas le rappel battu à de milliers de cerveaux ne doit s'identifier à un chant des sirènes pour les recaser sur une île où les multiples paradoxes déroutent jusqu'à la moindre bonne volonté. L'Algérie n'a pas besoin de solliciter de ses enfants une adhésion au flou des œuvres humanitaires.

Pour ces savants expatriés et leurs enfants, il s'agit d'une invitation pour la refonte totale d'une existence. Il est illusoire de vouloir intégrer dans une société un médecin reconnu en lui accordant un salaire mensuel équivalant à ce que gagne un prétendu gardien de trottoir en une journée. Comme il est incongru de réclamer le retour d'une sommité reconnue pour la livrer corps et âme à la nonchalance ou à la mauvaise humeur, sinon au dictat imbécile d'un guichet public. L'inversion des valeurs et la dispersion désorganisée des petits et des grands pouvoirs sont la meilleure usine pour fabriquer la poudre d'escampette.

Il est certain que ceux qui sont partis ailleurs n'ont jamais demandé dans leur pays l'aisance et les bienfaits du paradis. Certains ont emprunté un itinéraire imposé par obligation destinale, d'autres affirment être partis par besoin de respirer. Mais tous cultivent une lourde nostalgie et tous ne recherchent que le bonheur de renouer pleinement avec leurs racines. Tout est cependant dans la densité des nerfs de la vie pour l'exposition d'un tableau de bord qu'il est nécessaire de décortiquer pour retrouver les normes minimales utiles et obligatoires pour la sérénité.

Les invitations qui leur sont adressées ne doivent être ni une prière ni encore moins une supplication, mais une nécessité pour un retour à une harmonisation objective d'une société pour l'inscrire dans le progrès. Pour qu'elles soient attrayantes et rentables, ces invitations ne seraient efficaces que si elles s'engagent à porter avec elles l'assurance de la mise en place drastique d'une politique qui accorde à l'effort et à la connaissance reconnaissance et respect.