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UN DECONFINEMENT SANS DOULEUR

par Abdou BENABBOU

Il ne peut en être autrement. On s'achemine bel et bien vers un déconfinement. La situation actuelle ne pouvant rester en l'état, il est devenu impératif de donner du mou à une population bridée par un virus qui s'est présenté probablement plus nocif qu'une guerre mondiale, sinon que la catastrophe planétaire de ces derniers mois a été plus vicieuse, pourfendant dans son œuvre maléfique les racines des comportements humains.

Dans le jeu de cache-cache avec le terrifiant virus, chaque Etat gère ses déboires et ses acrobaties avec les moyens dont il dispose avec plus ou moins de contraintes dont les natures sont variées et plurielles. Personne n'est logé à la même enseigne et il est impossible de trouver une unanimité de circonstance tant chacun s'ingénue à imposer midi à sa porte.

Incontournable pour tous, le déconfinement est cependant autrement plus compliqué pour des pays comme l'Algérie avec un état des lieux patchwork où le religieux prégnant s'entremêle avec un social sérieusement déglingué et une économie déboussolée et sérieusement mise à terre.

On doit avouer que les nouvelles autorités algériennes n'ont vraiment ni la veine accordée par le ciel ni celle des dispositions sonnantes et trébuchantes qui puissent les armer contre une bourrasque économique, sociale et politique qui semble tapie en embuscade. Permettre aux infrastructures touristiques de se réapproprier leurs marques tout en laissant les mosquées fermées posera un problème délicat à gérer, comme il sera inconcevable de délier les petits patrons d'établis sans dédommagement comme si de rien n'a été. Il restera le plus gros à contenir. Diluer le plomb imposé sur les langues par le virus ne sera pas une mince affaire car l'économie mise en confinement drastique a préparé une masse de doléances incompressibles et la cuvée fantasmagorique des futures réclamations sera impossible à supporter par le Trésor public. Tout prêterait à penser que la petite aisance accordée à l'IRG et les fines retouches sur la fiscalité ne seront que de minces accessoires dans un grand brouillard difficile à éviter.

En gros et dans le détail, une titanesque acrobatie politique est nécessaire pour les autorités pour que le déconfinement se déroule sans douleur.