Quoi faire
en attendant que le pays récupère de ses joies «castrées» et guérisse de tous
ses maux ? Un peu comme celui qui choisit le chemin le plus facile pour espérer
y lever du bon gibier, l'Algérien n'a pas le moral. Surtout qu'il passera les
fêtes de l'Aïd semi-confiné, après avoir passé tout le mois de carême reclus chez
lui. Parce que le «Bonheur national brut» est au plus bas en cette période «coronavirusée», pas rassurante pour un sou, faudrait-il se
risquer à attendre la saint-glinglin pour trouver
motif à espérer quelque chose de bon à se mettre sous la dent ?! Parce que copieusement dopé à la vitamine DZ, seule
source d'énergie locale, le pays ne peut reprendre des couleurs, tant qu'il
reste trop à l'étroit dans le costume étroit de ses propres contradictions.
Mais au-delà du réveil bougrement beau mais surtout trop brutal du «gène»
patriotique (longtemps mis en berne !) de plusieurs générations d'Algériens
post-novembristes, faudrait-il, encore une fois, se
résoudre à croire que seuls les jeunes de ce pays pourraient réussir là où des fournées entières de politiciens ont fait un flop
affligeant ? Parce que plus que ceux qui ont pour «fausse» vocation de gérer
notre destin national «délavé», la génération post-décennie rouge a
admirablement fait exploser son génie créatif en cette période de crise
sanitaire majeure, au point qu'elle nous redonne une sacrée dose d'espoir dans
un pays que l'on pensait honni par ses propres rejetons. L'autre espoir, à
enseigner dans tous les bahuts, est celui de croire dur comme fer que la chance
finira, peut-être, par sourire à ceux-là mêmes qui croient en leurs rêves
éveillés. L'espoir étant, aussi, une denrée périssable pour une foultitude
d'Algériens, il s'agit surtout d'un emprunt fait au bonheur.
La preuve
par toutes nos impérities que ni le bon sens ni la capacité à marcher droit devant
ne sont l'apanage de ceux qui sont nés avant nous, cette magnifique propension
de ce que d'aucuns appellent fallacieusement la «génération spontanée» ont une
folle envie de carburer à fond la caisse pour sauver un pays qui ne ressemble
peut-être pas à leurs rêves éveillés. Il est dit qu'il
est permis de violer l'Histoire, à condition de lui faire des enfants... Et
devinez qui sont les enfants de l'Histoire, notre
Histoire à nous seuls ? N'en déplaise à ceux qui «pinaillent» trop en disant
que l'Histoire, ça ressemble terriblement à une galerie de tableaux où il y a
peu d'originaux et beaucoup de copies !