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DTN - Centres de formation: Un choix stratégique à faire

par Adjal Lahouari

Lors de l'installation de Rabah Saâdane et Boualem Charef, respectivement à titre de DTN et DEN, le président de la FAF nourrissait les plus grands espoirs. Il est vrai que les CV de ces deux techniciens et leur expérience constituaient des arguments rassurants. On sait ce qu'il est advenu par la suite. Le premier a été limogé, alors que le second a déposé sa démission. Depuis, Ameur Chafik a été nommé fin 2018 à ce poste stratégique aux multiples prérogatives. Dans le site de la FAF, l'activité de la DTN ne se dément pas. Elle est dans son « rôle ». Ce que l'on aimerait pourtant savoir, c'est quelles sont les relations directes ou indirectes avec le sélectionneur national ? Il va sans dire qu'un organe qui a affaire avec un entraîneur qui a mis fin à 19 années de disette en coupe d'Afrique des nations devrait entretenir des relations continues et directes avec Djamel Belmadi, qui est un homme de dialogue. Ceci dit, tous les analystes estiment qu'il y a un domaine où la DTN a voix au chapitre, à savoir la formation des jeunes. A travers les centres qui ont vu le jour ou en voie de l'être, la DTN devrait définir le mode de formation technique et tactique. Dans le monde, chaque académie fonctionne avec la voie choisie. Comme celle du PAC dont les résultats ont suscité l'admiration générale. Puisqu'il s'agit d'une belle réussite, pourquoi ne servirait-elle pas d'exemple ? Que l'on ne s'y méprenne pas. Il s'agit là d'une suggestion susceptible de retenir l'attention de la DTN. Car sa composante est parfaitement qualifiée pour déterminer un choix.

La remarque à faire, c'est que la philosophie de jeu soit compatible avec les prédispositions techniques et physiques de nos apprentis footballeurs. Car l'histoire a prouvé qu'un « football à l'algérienne » a toujours existé, même dans les périodes de disette en matière de résultats. Tous les membres de la glorieuse équipe du FLN 58-62 ont été formés localement, comme l'était également l'EN qui s'est distinguée en coupe du monde 82 en Espagne.

En effet, les pros formés en France se comptaient sur les doigts d'une seule main. Pour rappel, sur les 13 joueurs vainqueurs de la RFA, il n'y avait que trois capés formés en France, à savoir Dahleb, Kourichi et Mansouri. Par ailleurs, il faudra prendre en compte également les succès internationaux des clubs algériens, tels la JSK, l'ESS, le MCA en Ligue des champions, tandis que le WAT, le MCO et l'USMH se sont distingués en Coupe arabe. Le joueur algérien-type est doté de qualités telles la technique, la vitesse et l'ingéniosité. Les analystes sont tous d'accord à ce sujet. Il est donc attendu que la DTN, de concert évidemment avec le sélectionneur national, planche sérieusement sur ce choix stratégique. Seront également associés les formateurs exerçant au sein des clubs ainsi que les encadreurs des centres. Récemment, on a appris que des stages de longue durée sont proposés au sein de l'Université des sports de Lepzig (Allemagne). La bonne réputation de cette université ne date pas d'hier, où beaucoup de stagiaires algériens ont obtenu leurs diplômes. Par ailleurs, des observateurs ont souligné l'éclosion au plus haut niveau du RP Leipzig, et estiment qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence. En effet, ce club est en train de rivaliser avec les grosses cylindrées de la Bundesliga, avec des joueurs inconnus qui se sont relancés après des échecs dans d'autres clubs.

Qui connaît Sabitzer, Forsberg, Orban et Demme ? En outre, son jeune coach, Julian Nagelsmann (32 ans), a brûlé les étapes et s'annonce comme un futur grand entraîneur, avec une nouvelle approche qui fait penser à Jürgen Klopp. Ce qui se fait au RP Leipzig pourrait sans doute intéresser les stagiaires algériens, une sorte de « complément » à leurs études, un champ d'observation et, peut-être, une source d'inspiration. Si l'équipe nationale de Belmadi a atteint un niveau enviable et est appelée à progresser, les clubs algériens, à cause de la politique effrénée du résultat immédiat, stagnent et même régressent, à l'inverse des clubs du Maroc et de Tunisie. Nos équipes nationales de jeunes sont dans la même situation, alors que la bonne pâte existe, d'où la nécessité de faire les bons choix. Il y va de l'avenir du football algérien.