«L'Ecole ne doit plus être une arène ou
s'affrontent des idéologies», a déclaré, hier, Mustapha Khiati,
président de la FOREM (Fondation pour la promotion de la santé et du
développement de la recherche). Pour M. Khiati,
l'École algérienne ne pourrait atteindre les objectifs attendus d'elle si son
encadrement n'est pas formé et réformé. S'exprimant sur les ondes de la radio
Chaîne 3, il dira que jusqu'ici on a donné à l'Ecole algérienne les moyens
matériels pour fonctionner en oubliant de mettre en place les conditions de son
épanouissement. Il soutiendra, par ailleurs, que la pandémie qui affecte notre
pays touche durement aussi l'Ecole dont les examens sont annulés et la
scolarité des enfants affectée. Le Pr Khiati
s'interroge sur comment vont être pris, justement, en charge tous ces enfants,
tant au plan de la didactique, de la formation que de la pédagogie ? Des suites
de cette rupture, c'est au niveau des «classes charnières», celles des
premières années moyenne et secondaire où des problèmes vont, d'après lui, se
poser car c'est là, explique-t-il, où il est constaté le plus de redoublements.
Pour appréhender cette question, il faudrait, propose-t-il, introduire une
«phase de remise à niveau» de la scolarité, surtout, insiste-t-il, pour les
matières scientifiques, en s'accordant une période préalable d'un à deux mois
et demi, durant laquelle seront repris les cours des deux ou trois trimestres
de l'année précédente. Revenant au taux de déperdition scolaire, le président
de la FOREM signale, au passage, qu'il touche entre 400 à 500.000 élèves,
chaque année, pour les trois niveaux d'enseignement. Sur la question du
maintien de l'examen du baccalauréat tel qu'il est conçu actuellement, «une
copie de ce qui se fait en France», l'invité de la radio estime qu'après une
formation de trois années dans le secondaire, «on peut se contenter de prendre
en considération ces dernières, plutôt que celle de trois journées d'examen».
L'intervenant affirme, enfin, que les grands chantiers qui attendent le Chef de
l'État sont désormais: l'Education, la Recherche et la
Santé, en particulier, autant de «gros dossiers» qu'il faut, selon lui, prendre
en charge «parce qu'il y va de l'avenir de notre pays et des générations
actuelles».