Première
économie mondiale, les USA semblent subir de plein fouet les effets du Covid-19
avec un bilan de victimes dépassant les 45.000 morts et des mesures de
confinement qui ont tiré vers le bas son rythme économique. Ainsi, le prix du
baril de pétrole américain est passé, il y a quelques jours, en territoire
négatif, atteignant moins de 38 dollars, avant de repasser au-dessus de zéro à
la clôture. Or, pour Donald Trump, rien n'est encore
joué ! D'ailleurs, récemment, ce dernier a dévoilé sa stratégie pour absorber
les 22 millions de nouveaux inscrits au chômage, laquelle consiste en la «
suspension temporaire » de l'immigration pour « protéger les emplois » des
Américains. Trump compte signer un décret ordonnant
une «pause» de 60 jours sur la délivrance de cartes vertes qui offrent le
statut de résident permanent. Une mesure ayant soulevé tant de polémiques aux
USA. En Europe, presque la même chose, prévient le cabinet d'études américain
McKinsey. Le ralentissement économique provoqué par le virus pourrait à terme
affecter les emplois de 60 millions de travailleurs, entre baisses de salaires
et licenciements. Le même cabinet estime que la pandémie pourrait presque
doubler le taux de chômage européen dans les prochains mois. Sentant le danger
d'une récession venir, plusieurs pays européens -l'Allemagne en tête, mais
aussi l'Autriche, la Norvège, le Danemark- ont commencé à assouplir les mesures
de confinement, tout en conservant des mesures de «distanciation sociale».
Berlin et dix des 16 Etats fédérés allemands ont décidé d'imposer, quant à eux,
le port du masque dans les transports publics. Les bars, les restaurants, les
lieux culturels, les terrains de sports y demeurent fermés tandis que les
écoles et les lycées rouvriront progressivement. « Aller trop vite serait une
erreur », s'est alarmée à ce sujet la chancelière Angela Merkel. Dans le même
sillage, l'Amérique latine allait connaître cette année, d'après une agence de
l'ONU basée au Chili, la pire récession de son histoire, avec une chute
attendue de 5,3% du PIB, à cause des conséquences de la pandémie sur les
économies de la région. Faut-il pour autant tirer la sonnette d'alarme ? C'est
ce que semble déduire, de son côté, l'Organisation internationale du travail,
laquelle prévoit des pertes massives sur la production et les emplois dans tous
les secteurs, suite aux répercussions négatives de la pandémie. Quant au «monde
des faubourgs», pour emprunter le mot d'un illustre écrivain, il est le premier
à encaisser les coups ! A en croire les statistiques du Programme alimentaire
mondial (PAM), le nombre de personnes souffrant sévèrement de la faim pourrait
doubler à cause de la pandémie de Covid-19. Il atteignerait
peut-être plus de 250 millions d'ici la fin de 2020. L'agence onusienne évoque
même le risque d'une « catastrophe humanitaire mondiale », surtout que les
foyers de tension se multiplient sur toute la planète.