Au terme de la phase aller, le WAB se trouvait en tête avec une confortable avance sur son principal rival, le CR Béni Thour, ainsi que sur la flopée de poursuivants distancés par les Boufarikois. Les fans du Widad se sont mis alors à rêver après une très longue traversée du désert. Car, il ne faut pas oublier que, à l'instar de son voisin l'USMB, le WAB a fait partie de l'élite, d'abord durant la décennie 70, ne perdant sa place qu'après la décision de reléguer cinq clubs au terme de la saison 1975-76, en compagnie de Hamra Annaba, l'USM Khenchela, l'USMBA et l'ASMO, à la veille de la réforme de 1977 où le championnat a été réduit à 14 clubs sans relégation ni accession. En 1982-83, le WAB a retrouvé la Nationale Une et y restera cinq années malgré la nouvelle réduction où cinq clubs quittèrent ce palier. Enfin, le dernier séjour a été enregistré au cours de la décennie 90 après cinq présences consécutives. Ceci pour rafraîchir quelques mémoires et accorder à ce club la considération qu'il mérite. Et c'est en raison de ce passé honorable que ses anciens supporters souhaitent voir leur club sortir de ce long tunnel.

Selon les nouvelles modalités règlementaires, le WAB est certainement appelé à accéder en Ligue 2 amateur, puisque son homologue professionnelle va disparaître. Ce projet va se réaliser alors qu'il reste encore six journées à disputer, le championnat étant bloqué à cause de la pandémie dont toute la planète souffre. Un coup d'œil rétrospectif nous apprend que le WAB a effectué une entame de championnat difficile, contrairement à l'ESBA, à l'IBL et au CRBT. En revanche, les Boufarikois se sont fort bien ressaisis lors des cinq étapes suivantes, avec trois victoires et deux nuls, sauf que le CR Béni Thour a terminé cette mini-phase en tête en compagnie de l'IB Lakhdaria, devant le WAB et l'ESBA. Les Widadis ont maintenu la cadence, se parant du titre symbolique de champions d'hiver. Ces précisions soulignent la bataille que se sont livrée ces clubs au cours de la phase aller. A ce moment-là, on pensait que les Boufarikois allaient confirmer leur supériorité sur leurs rivaux. Hélas, après deux victoires et un nul prometteur à Blida, les joueurs, sans doute grisés par leurs deux exploits en coupe d'Algérie face au MCA et au MCO, ont baissé leur garde. Le premier revers est arrivé face à un mal classé, l'IBKEK, qui fut suivi par une victoire contre le WRM. Ensuite, ile se sont bizarrement inclinés à domicile face au NARBR, pourtant loin d'être un foudre de guerre.

Un sursaut difficile a été enregistré à Dar El-Beïda où le Widad a égalisé dans le temps additionnel. Toutefois, les Blidéens conservent toujours l'espoir de s'amarrer au wagon des promus en Ligue 2 amateur. Pendant ce temps, le CRBT s'est montré plus régulier et qui, en dépit du revers subi à Boufarik, a récolté six victoires qui l'ont propulsé en tête au terme de la 24e journée. A l'instar du WAB, l'USMB a aussi fait partie de l'élite dès le début en 1964, mais a rétrogradé en 1966-67 en compagnie du SCMO. Retour en Nationale Une en 1972-73 et rechute en 1974-75. Le club de la Mitidja ne retrouvera le premier palier qu'en 1992-93, effectuant d'excellents parcours durant deux saisons, se classant dans le groupe de tête. En 1996, c'est de nouveau la chute, suivie par une accession en 1998 jusqu'en 2002-2003 au terme de laquelle les Blidéens ont obtenu leur meilleur classement comme dauphins du champion, l'USMA. Par la suite, l'USMB a séjourné en Ligue 1 jusqu'en 2010-2011, chutant en Ligue 2 avec l'USM Annaba et le CABBA. Avec ce rappel, les fans de ces deux clubs ne peuvent que déplorer l'actuelle situation. Pour l'accession en Ligue amateur de la prochaine saison, et selon les nouvelles modalités règlementaires, les six premiers sont assurés de faire partie de ce palier ainsi que les meilleurs septièmes des trois groupes DNA actuels. Les Blidéens, et selon toutes probabilités, auront comme rivaux le CRBAO, le RCK et l'IBL, tous bien placés pour cette perspective.

Pour les meilleures places qualificatives, et outre les deux favoris CRBT et WAB, l'ES Ben Aknoun bénéficie du pronostic. Il est évident que le titre se disputera entre Béni Thour et Boufarik sauf grosse surprise.

Enfin, nous nous sommes penchés sur les scores des 192 matches joués jusqu'à la 24e journée. Il s'est avéré, qu'en DNA, on marque beaucoup plus de buts, la moyenne étant de 2 buts par match. Il faut savoir que 123 fois, les attaques n'ont pas troué le chemin des filets, alors que les scores de 1 à 0 sont supérieurs à ceux de 0 à 0 et de 1 à 1. Les chiffres sont respectivement les suivants : 45, 19 et 37. Nul doute, qu'en cas de reprise (ce que tout le monde souhaite de tout cœur), les rencontres seront plus serrées. Ceci dit, il reste à souhaiter que chaque équipe obtienne légalement ce qu'elle mérite dans les deux sens, et que les magouilleurs ne viennent pas fausser la compétition. Est-ce trop demander ?