En l'espace de quelques mois seulement, le monde se
découvre démuni et fragile face au corona, ce virus mortel et invisible, contre
lequel aucun remède n'est jusqu'à présent trouvé. Dans le Vieux Continent,
l'Espagne et l'Italie, deux pays considérés pourtant comme puissances
économiques, sont devenues les premiers foyers d'épidémie, après la Chine qui,
faut-il encore le préciser ici, s'en remet doucement grâce aux mesures du
confinement drastiques qu'elle s'est infligées depuis le mois de décembre
dernier. Sur les écrans télé et les réseaux sociaux, des vidéos de responsables
italiens, dépassés et à bout de nerfs, tournent en boucle.
Ceux-ci forcent des citoyens indifférents à respecter les
mesures de confinement, craignant que leur pays ne se transforme
«prochainement» en «mouroir de l'Europe», au vu du nombre croissant de morts
enregistrés chaque jour, et le manque de moyens. Oui, le manque de moyens !
Récemment, un jeune ingénieur de la Botte n'a pas trouvé mieux que de fabriquer
lui-même des respirateurs avec des masques de plongée sous-marine, faute de
masques de prévention dans les hôpitaux italiens ! Même situation en Iran qui,
frappé par l'épidémie et les sanctions américaines, plonge sérieusement dans le
noir. Le risque est donc réel et la sortie du tunnel n'est pas, paraît-il, pour
très bientôt car les spécialistes parlent de «deuxième» et de «troisième vague»
d'épidémie pouvant toucher durement l'Europe, l'Asie et les Etats-Unis. Et
l'Afrique dans tout ça ? Brossant un tableau noir du continent, l'OMS se
contente de tirer la sonnette d'alarme sur l'état des hôpitaux et la précarité
des conditions de prise en charge dans la plupart des pays africains. En tout
cas, les répercussions sont négatives pour toute la planète : l'économie
mondiale étant à l'arrêt et la panique envahit les bourses, les marchés
pétroliers, le secteur de la culture et du spectacle, etc. Même les grands de
ce monde sont sommés de ne plus se serrer la main. Le sommet d'urgence du G20
s'est déroulé par vidéoconférence. Une première dans l'histoire ! «Catastrophe
sanitaire», «apocalypse civilisationnel», «guerre biologique», toutes les
épithètes sont remises au goût du jour pour qualifier ce saut de l'humanité
dans l'inconnu...