La JS Saoura a-t-elle perdu avant-hier deux points face au MCO au stade Zabana ? C'est du moins l'avis de nombreux observateurs. Ce n'est pas l'avis de Meziane Ighil, le coach de la formation sudiste, qui estime que son équipe a réalisé un résultat encourageant pour la suite de la compétition. «Même si nous avions eu l'avantage de mener au score, je dirais que ce résultat arrange bien nos affaires puisqu'il a été acquis en dehors de nos bases et face à une équipe de Mouloudia d'Oran d'un bon niveau. On ne peut pas dire que nous avons perdu deux points mais, pour moi, nous avons gagné un point précieux. Donc, je précise encore une fois que ce résultat est positif pour nous.

C'est vrai que nous avions eu plusieurs opportunités de tuer le match mais, en football, on n'est sûr de rien». A propos du reste du championnat, Mezaine Ighil affirme : «l'objectif assigné et sur lequel je me suis entendu avec la direction est d'assurer le maintien avant terme. Pour cela, je dirais que nous sommes sur la bonne voie et que nos résultats actuels nous permettent d'entamer la suite avec sérénité et confiance. Pour le podium, si la possibilité se présente pour aller vers le haut du tableau, nous ne lâcherons pas, au contraire, nous saisirons à fond cette chance». La question que l'on se pose est de savoir si la JS Saoura a les moyens sur le terrain pour viser le haut du tableau ?

L'équipe accuse un déficit sur le plan technique. On ne peut pas prétendre jouer les premiers rôles avec des joueurs venus de divisions inférieures manquant visiblement de qualités techniques pour ce genre d'ambition. C'est du moins le constat amer, avec en plus l'instabilité de l'encadrement technique. Pour rappel, la formation de la Saoura en est à son troisième entraineur depuis l'entame de la compétition. Meziane Ighil a remplacé Lyamine Bougherara, parti à l'ASAM, qui avait lui-même succédé au Tunisien Moez Bouakaz, parti quelques jours avant le coup d'envoi de la saison suite à un désaccord avec la direction.

C'est ce qui explique l'élimination prématurée en 16es de finale de la Coupe Arabe face aux Saoudiens d'Al-Shabab et en coupe d'Algérie face au CSC en seizièmes de finale. Cette irrégularité dans les résultats est également justifiée par l'annonce de la démission de Mohamed Zerouati au mois d'octobre dernier en raison de critiques virulentes dont il a fait l'objet de la part des supporters, avant qu'il ne revienne à de meilleurs sentiments «pour contribuer au développement du club et ramener la stabilité au sein de l'équipe pour aller de l'avant et pouvoir jouer les premiers rôles en championnat», nous a-t-on dit. La fin de saison risque d'être parsemée d'embûches pour la formation sudiste, plus aussi performante que ses devancières et qui affiche parfois une irrégularité inexplicable.

Les Bécharis, pour aspirer remonter la pente et composter un billet pour une compétition internationale, doivent se surpasser car, au vu du programme restant, ce ne sera pas facile avec des déplacements chez l'USB, l'ASO et l'USMBA, soit trois équipes qui luttent pour leur survie, et la réception du CABBA, le NAHD, la JSK, le CRB ainsi que l'ESS, soit des clubs du haut du tableau qui sont tout de même difficiles à manier. Par ailleurs, avec la présence de l'ENAFOR (filiale de la Sonatrach) qui détient 75% des actions de la société sportive, la JS Saoura semble bien armée financièrement pour effectuer un recrutement de qualité lui permettant de revenir au premier plan à l'échelle nationale et, pourquoi pas, entrer dans la cour des grands du continent.