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MC Alger: Une profonde thérapie est nécessaire

par M. Zeggai

On ne le répètera jamais assez, le Mouloudia d'Alger est victime de l'engouement populaire qu'il suscite. Aussi, le MCA, et pourquoi le nier, a été victime de certaines décisions hasardeuses, surtout en l'absence de contrôle des deniers publics. Voilà qui explique cette incapacité du Doyen à retrouver son lustre d'antan.

Plus grave encore, le MCA, au grand dam de ses milliers de supporters, n'arrive plus à convaincre et ce, en dépit de la masse salariale la plus élevée du championnat de Ligue 1. Il y a certainement des raisons à ce marasme dont la responsabilité est partagée par tous ceux qui sont passés à la tête de ce mythique club sans exception. Le mal du Mouloudia d'Alger est clair comme l'eau de roche, mais personne ne veut aller au fond des choses pour remettre l'ex-champion d'Afrique de 1976 sur de bons rails.

Pour cela, et pour que le MCA retrouve ses lettres de noblesse, une profonde thérapie s'impose avec une révolution dans l'effectif. Le Mouloudia a besoin aujourd'hui de nouveaux réflexes, d'un nouvel état d'esprit, d'une autre mentalité, une vraie politique de gestion, notamment celle du recrutement. Des changements s'imposent à tous les niveaux s'il l'on veut réellement donner une autre dimension à ce club qui a procuré dans un passé récent des frissons aux équipes les plus huppées de notre élite. Certains anciens dirigeants, avec leurs joueurs préférés, ont joué avec la sensibilité du grand public du club, avec également la complicité de certains médias. Il est étonnant qu'avec un budget annuel avoisinant les 100 milliards de centimes le MCA continue de jouer les seconds rôles, sans terrain ni centre de formation. Où est passé l'argent de l'Etat ? Les investissements procédés sont-ils en équation avec les résultats ? Jusqu'à quand va-t-on abuser avec un tel patrimoine national ? Face au CABBA, le MCA a été tout simplement hors circuit, avec une prestation qui ne fait guère honneur au passé glorieux du Doyen. Alors, sur quels critères a-t-on recruté les joueurs? Et comment a-t-on prolongé les contrats des anciens ? Les réponses se trouvent chez l'ancienne direction avec Omar Ghrib, ex-directeur général, Mohamed Hirèche, l'ancien président du CA, Achour Betrouni, représentant de la Sonatrach et Fouad Sekhri.

De l'avis de tous les observateurs, plusieurs joueurs ont montré leurs limites et ne peuvent plus rien ramener au MCA, sauf pour récupérer leurs chèques. Dans ce sens, les Hachoud, Mebarakou, Derradja et Nekkache sont sur la sellette. Même l'ex-entraîneur Casoni est responsable de ces ratages constatés dans l'effectif. Son engagement s'est avéré comme une erreur de casting.

Il y a également lieu de noter l'instabilité de l'équipe dirigeante, ce qui a été préjudiciable au club. Abdenacer Almas, en tant que nouveau président du CA en remplacement d'Achour Betrouni démissionnaire, est devenu le dixième président en sept ans. En somme, les prémices d'une saison ratée se profilent à l'horizon. Car, pour concurrencer le CRB pour le titre, ou du moins arracher une place qualificative à une compétition internationale, il aurait fallu mettre le club sur de solides bases sans tenir compte des intérêts personnels car, avec la Sonatrach, le MCA est devenu une véritable vache à traire sans que personne ne se manifeste pour un quelconque contrôle. Les départs des Chafaï, Azzi et Bendebka ont suscité également moult interrogations. Au fait, sur quelle base a-t-on signé l'avenant inclus dans le contrat de ces joueurs, plus particulièrement celui de Bendebka ? En somme, beaucoup de chemin reste à parcourir pour le MCA, devenu géant aux pieds d'argile par la faute de certains inconscients.

Comment peut-on prétendre jouer les premiers rôles avec un entraîneur qui n'a pas encore eu sa licence ? Un bricolage au vrai sens du terme avec, en plus, des milliards partis en fumée.