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Affaires de montage automobile et financement occulte de la campagne de Bouteflika: 20 ans de prison requis contre Ouyahia et Sellal

par R.N.

Le président de la première chambre pénale près la Cour d'Alger a levé, jeudi après midi, l'audience au cinquième jour du procès en appel des accusés impliqués dans les deux affaires relatives au montage automobile et au financement occulte de la campagne électorale pour la Présidentielle d'avril 2019, annonçant sa reprise demain dimanche.

Le président de la première chambre pénale près la Cour d'Alger a poursuivi jeudi l'audition des plaidoiries du collectif de défense des accusés.

Les avocats de l'ancien ministre, Abdelghani Zaalane ont rejeté tous les chefs d'inculpation assignés à son mandant, appelant à confirmer le jugement prononcé par le Tribunal de Sidi M'hamed portant son acquittement.

De son côté, la défense de l'ancienne ministre et wali Nouria Yamina Zerhouni a réclamé l'acquittement de sa mandante, qualifiant la peine requise par le Procureur général de «démesurée». D'autres avocats de plusieurs accusés ont également demandé, dans leurs plaidoiries, de confirmer le jugement d'acquittement prononcé par le Tribunal de première instance. Il s'agit des deux anciens cadres du ministère de l'Industrie et des Mines, Mokraoui Hassiba et Boudjmiaa Karim, et les hommes d'affaires, Nemrod Abdelkader et les frères Semmai, en sus d'une demande d'acquittement et d'annulation de l'ancien jugement rendu à l'encontre de Chaid Hamoud, trésorier de la campagne électorale de l'ancien Président Bouteflika, Hadj Malek Said, chauffeur de l'homme d'affaire, Ali Hadda et l'ancien président de la commission d'évaluation technique au ministère de l'Industrie, Mohammed Alouane. Le Procureur général près la première chambre pénale à la Cour d'Alger a requis, jeudi matin, des peines de 20 ans de prison ferme à l'encontre des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal.

Il a également requis des peines de 15 ans de prison ferme à l'encontre des deux anciens ministres, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, et 10 ans à l'encontre des deux anciens ministres, Abdelghani Zaalane et Nouria Yamina Zerhouni, et des hommes d'affaires Mohamed Bairi, Ahmed Mazouz, Ali Haddad et Hadj Malik Said.       

Une peine de huit (8) ans de prison ferme a été également requise à l'encontre de l'ancien directeur général de la Banque nationale d'Algérie (BNA), Aboud Achour, des deux hommes d'affaires Hassane Larbaoui et Farès Sellal, et des anciens cadres au ministère de l'Industrie, Hassiba Mokraoui et Tira Amine.       

Le Procureur général a requis cinq (5) ans de prison à l'encontre de Chaid Hamoud, et trois (3) ans pour les frères Semmai. Le représentant du Parquet général a requis des amendes de 1 à 3 millions de dinars à l'encontre des accusés avec confiscation de tous les biens saisis. Dans le même cadre, le Procureur général a requis des amendes dépassant de cinq fois celles prévues à l'encontre des personnes morales.       

Pour rappel, ce procès intervient suite à l'appel interjeté par le Parquet et le collectif de défense contre le verdict prononcé, le 10 décembre 2019, par le Tribunal de Sidi M'hamed, condamnant, notamment, les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia à une peine de 15 ans de prison ferme assortie d'une amende de deux (2) millions de DA, avec confiscation de tous ses biens, et Abdelmalek Sellal, à une peine de 12 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un (1) million DA. Dans la même affaire, les anciens ministres de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb a écopé par contumace d'une peine de 20 ans de prison ferme assortie d'une amende avec émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre, Youcef Yousfi d'une peine de 10 ans de prison ferme, et Mahdjoub Bedda d'une peine de 10 ans de prison ferme. Ont été condamnés également l'ancienne ministre et wali Nouria Yamina Zerhouni à une peine de 5 ans de prison ferme, les hommes d'affaires Ahmed Mazouz à une peine de 7 ans de prison ferme avec confiscation des fonds saisis, Hassan Larbaoui à une peine de 6 ans de prison ferme avec confiscation des fonds saisis, et Mohamed Bairi à une peine de 3 ans de prison ferme. Le fils de l'ancien Premier ministre, Fares Sellal a été condamné, quant à lui, à une peine de 3 ans de prison ferme.