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Gestion du Foncier industriel: Moins de prérogatives pour les walis

par Z. Mehdaoui

L'abrogation de la règle 51/49 instituée par Ahmed Ouyahia en 2009, serait imminente. C'est du moins ce qu'a laissé entendre, hier, le ministre de l'Industrie Ferhat Ait Ali. S'exprimant sur les ondes de la Radio Chaïne 1, Ferhat Ait Ali Braham, connu pour son «franc parler», avant même d'être ministre, a fait savoir que l'Algérie compte abolir la règle économique 51/49, qu'il a considérée comme une improvisation arbitraire qui ne correspond pas à la construction d'une économie réelle. Mieux, le nouveau ministre fera, même, allusion à la possibilité de dissoudre le Conseil national d'Investissement et d'ouvrir l'investissement étranger à 100%, révélant, la création d'un organisme de gestion de foncier industriel pour réduire le «chevauchement» des prérogatives, en promettant également de réduire les pouvoirs des walis dans ce secteur stratégique.

Ferhat Ait Ali a qualifié, par ailleurs, la Loi de finances promulguée du temps du gouvernement Bedoui de «bombe à retardement» qu'il faudrait corriger dans la prochaine Loi de finances complémentaire (LFC).

Il soutiendra, à ce sujet, que les conclusions des commissions installées par son département vont dans le sens de l'instauration d'un nouveau cahier des charges qui répond aux normes internationales pour ce qui est de la construction automobile. Le ministre a critiqué sévèrement le cahier des charges, pensé et appliqué par les différents gouvernements de Bouteflika qui a, selon lui, trompé l'opinion, en promettant de mettre sur pied une industrie automobile, à long terme.

Ait Ali s'est interrogé, dans le même cadre, sur le partenariat conclu avec Renault qui ne repose, estime-t-il, sur aucune logique économique du moment qu'un autre a été signé également avec un pays voisin.

L'invité de la Radio a affirmé que son département prépare un nouveau cahier des charges pour la production, pas le montage, imposant un taux d'intégration d'au moins 30%, et qu'il sera soumis à des procédures internationalement reconnues, soulignant que s'il n'y a pas de réponse au cahier des charges, l'Algérie n'a pas à se lancer dans une industrie automobile aux dépens de l'Economie nationale. Le ministre de l'Industrie a mis en exergue la nécessité d'investir dans la transformation des matières premières, critiquant la règle 51/49 qui a été adoptée, selon lui, sans logique économique et sur un coup de tête, notamment pour faire face aux dossiers Orascom, Lafarge et Djezzy.

«La souveraineté n'a rien à voir avec l'investissement de manière générale», a déclaré le ministre qui dira cependant que la souveraineté doit concerner certains secteurs stratégiques notamment l'Industrie militaire, la voie ferrée et l'Energie. Ferhat Ait Ali s'est engagé à ouvrir l'investissement aux étrangers, à abolir le «droit de préemption» qui est, estime-t-il, une résultante de la rège 51/49.

L'invité de la Chaîne 1 a, également souligné, la nécessité de réformer le système bancaire, en le remettant sur la voie et en éloignant sa fonction commerciale de toute ingérence extérieure dans l'octroi de prêts, qui ne doit répondre qu'à la faisabilité économique. Concernant le Foncier industriel, Ait Ali a critiqué les déséquilibres, la spéculation et la corruption, le chevauchement des prérogatives et le rôle des walis qu'il a qualifié d'exagéré, annonçant la mise en place d'un organe central chargé d'attribuer le foncier industriel selon un cahier des charges qui prend en compte uniquement l'efficience et l'efficacité des projets. Enfin le ministre de l'Industrie n'a pas exclu la possibilité de mettre fin à l'existence du Conseil national d'Investissement, qui a outrepassé, selon lui, ses prérogatives, annonçant au passage la mise en place d'un groupe de travail pour identifier les «violations de ce Conseil».