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Le Hirak boucle sa première année

par M. Aziza

Au lendemain de la 53ème marche du vendredi, des citoyens de différentes catégories, ont renoué, hier, avec la manifestation marquant ainsi le premier anniversaire du Hirak. Et ce, à travers plusieurs wilayas du pays.

Si certains parlent d'échec du Hirak et d'autres de sa réussite, les Algériens, aujourd'hui, ont repris «la parole» et se sont réappropriés l'espace public débattant, dans la rue même, de questions à caractères politique, social et culturel, chose interdite notamment dans la capitale avant le mouvement populaire de 22 février 2019.

La célébration du 1er anniversaire du Hiark n'est pas une fin en soi, le chemin est encore long pour se débarrasser de l'ensemble du gang. C'est ce qui ressort des slogans scandés par les manifestants «El Issaba ntouma mathachmouch, hna manahbssouch» (Vous, vous n'avez pas honte et nous on n'arrêtera pas). Sur une pancarte brandie par une femme, on pouvait lire «le 22 février est né pour dire, oui à la démocratie, oui à l'égalité, femme et homme, oui à un Etat de droit, les Algériens ont fait le choix de la résistance». «On n'est pas sortis protester pour le pain et le lait, mais pour notre liberté et dignité», pouvait-on lire sur une autre pancarte.

A Alger, les manifestants qui se sont regroupés à la rue Didouche Mourad, ont été bloqués par les forces de l'ordre. Les forces anti-émeutes ont utilisé des canons à eau et quelques manifestants qui étaient au premier rang de la procession ont été violentés, après que la foule a progressé en scandant «en route vers El Mourdaia». Si certains petits groupes insistaient pour prendre le chemin d'El Mouradia, d'autres ont refusé de bouger préférant marcher vers la Grande Poste. A noter que les accès à la Présidence étaient totalement fermés par un dispositif sécuritaire important. Les services de la police se sont retirés, petit à petit, cédant le passage aux manifestants qui ont regagné la Grande Poste. Vers la fin de l'après-midi, une forte concentration de manifestants a été constatée du haut de Didouche Mourad jusqu'à la Grande Poste. Les manifestants entonnaient souvent « Nous ne sommes pas venus fêter l'anniversaire du Hirak, mais nous sommes venus pour que vous partiez».