Aux nombreux cris d'indignation, de condamnation, de dénonciation, de résistance et d'appels à la lutte armée contre l'occupant israélien, se joint celui d'un prêtre palestinien qui se réfère au Coran pour secouer les consciences des dirigeants arabes et musulmans.

Musalam -c'est son nom- est persuadé que «la normalisation ne s'arrêtera pas là. Pas plus que Trump, Netanyahu et Oslo». Seule, dit-il dans une vidéo diffusée par ?Librepenseur', «la désobéissance civile pacifique les freinera. Nous appelons à cette désobéissance. Nous vous appelons, honorables (Ayouha echourafaa), à y adhérer pour constituer une ligue qui représente les musulmans et les chrétiens et ceux qui aiment la paix». Une ligue qu'il propose de placer «sous le nom symbolique de «Le figuier et l'olivier» pour soutenir El Qods et Ghaza, Al Aqsa, Terre de naissance du Christ ! Eglise du jour de la résurrection !» Mais avant de faire ces propositions, l'homme d'Eglise s'est adressé aux souverains arabes avec des termes très forts pour leur rappeler leur passé honorable et leur présent humiliant. «Vous, dirigeants arabes qui vous bousculez pour normaliser vos relations avec Israël, Ecoutez ! Nous autres chrétiens palestiniens avons remis à vos honorables aïeux les clés de la Palestine et d'El Qods et avons reçu de leur part, un pacte ?al ouhda al omria'. Qu'avez-vous fait de ces clés et à qui les avez-vous remises ?» les interroge-t-il. «Nous les avons remises en mains propres au Commandeur des Croyants. Et voila que vous les remettez aujourd'hui aux sionistes aux mains maculées du sang des musulmans et des chrétiens,» leur rappelle-t-il. Il les cogne davantage: « vous ne méritez pas la Palestine, vous ne méritez pas El Qods terre du voyage nocturne et de l'Ascension (El Isra oul Miiraj). Parce que par cette normalisation avec Israël, vous avez profané le verset du Saint Coran (...)». Mais, continue-t-il «c'est aussi une trahison sur les plans de la foi, du nationalisme et de l'humanisme. Cherchez-vous à protéger Israël ? Grand bien vous fasse ! Offrez-lui les chèques de votre rédemption et renforcez sa présence à travers la normalisation et la paix !» Cependant, souligne-t-il, «nous vous promettons nous autres Palestiniens qu'Israël sera expulsé de nos terres et humilié grâce aux honorables résistants». Il interroge encore en référence aux préceptes de l'Islam, «le musulman n'est-il pas celui dont les gens sont protégés de sa main et de sa langue ?» Nous autres Palestiniens, affirme-t-il, «n'avons été épargnés ni par vos mains qui paraphent les accords de normalisation et touchent celles de Netanyahu et Lieberman, ni de vos yeux qui pleurent la mort de Perez et Rabin, ni de vos langues qui qualifient les résistants de milices et de terroristes, ni de votre morale car vous êtes sans vergogne, (...).» Il les assène avec ses rappels «vous avez signé avant Trump l'accord du siècle qui raye de l'histoire notre Cause palestinienne et ignorez le droit au retour et les douleurs des exilés et des assiégés». Vous voulez chanter l'hymne israélien ? leur demande-t-il.

«Soit ! Le temps est lent pour celui qui attend et long pour ceux qui pleurent. Mais il est court pour ceux qui se réjouissent», dit-il. «Nous avons attendu et avec la normalisation, aujourd'hui, vous reportez notre retour et notre libération. Nous avons pleuré et vous avez allongé le temps de notre chagrin et de nos larmes. (...)», note-t-il avec amertume.

Le prêtre Musalam interpelle les dirigeants arabes et leur recommande «retournez à votre Palestine ! C'est la vôtre ! Et elle vous attend toujours ! Retournez à Ghaza et levez son siège ! Retourne à El Qods Ô toi conquérant d'Al Qods et lecteur du Coran ! Elle pleure ses enfants martyrs, elle appelle au secours et demande la protection de ses habitants expatriés et dont les maisons ont été détruites».

Et les prévient, «sachez que ce qui se passe à El Qods se passera aussi à La Mecque, à Yathrib et à Médine.»

Par son cri à la résistance, le prêtre palestinien affirme que «toute la Palestine est à nous, de sa mer jusqu'à son fleuve. Et de Ras El Nakoura jusqu'à Om Al Aach-Al aach. Et l'envahisseur n'en possède pas une once ! Dieu est le plus Grand ! Dieu est le plus Grand !»