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Tébessa: Le problème d'hygiène perdure

par Ali Chabana

A quoi bon avoir dépensé des millions de dinars dans la réhabilitation et l'équipement de l'ex-cours Carnot, aujourd'hui rebaptisé place de la Victoire. Tel est le constat noté chez les milliers de citoyens empruntant chaque jour la piétonnière relookée du centre-ville de Tébessa. L'endroit est piteux, en observant toutes les saletés éparpillées çà et là, des monticules d'ordures pestilentielles, jetées à même le sol, sans prendre un minimum d'acte de civisme de les regrouper, à défaut de les rassembler dans une poubelle, en attendant le passage du camion de ramassage des ordures. N'en parlons pas des carrés de gazon totalement anéantis.

Même spectacle de désolation du côté du marché couvert et tout au long de la citadelle byzantine, où les dépotoirs à ciel ouvert ne font qu'accentuer le malaise d'une hygiène publique inscrite aux abonnés absents. Et pourtant, les fautifs sont bien identifiés, les commerces riverains, les revendeurs à la sauvette. Et ce ne sont pas certainement les quelques initiatives périodiques de quelques volontaires, qu'on salue au passage, qui vont changer la donne, de l'éclipse ou de l'absence, faut-il le rappeler, de ce devoir moral, de ce frein intérieur, comme disait le grand philosophe Mohamed Arkoun, qui nous interdit de commettre l'irréparable, d'entacher l'image de la cité, où nous résidons. Qu'est-ce qui nous empêche d'être plus ou moins correct sur une place qui nous appartient à tous, un lieu de détente, aménagé justement pour nous faire procurer quelques instants de quiétude ? Que faudra-t-il faire pour dire à tout le monde cessez de porter atteinte au cadre de vie où vous évoluez ?

Cette placette est la devanture de toute une wilaya, le visiteur national ou étranger prend le pouls de la qualité du civisme des habitants de la ville, en se promenant quelque peu au cœur de l'ancienne ville de Tébessa, endroit emblématique pour beaucoup de citadins. Or il se trouve que notre visiteur se rend compte de l'agressivité du lieu par son manque d'hygiène, son anarchie de ces dizaines d'étals de fortune, de ce va-et-vient d'automobilistes qui squattent les espaces supposés interdits au stationnement. L'homme ou la femme de passage se sentent agressés par un air pollué et délétère, à cause d'une voie devenue carrossable, en dépit du bon sens, sans que cela fait interpeller personne, pourquoi ?, à force de le répéter, pour la énième fois, avoir réalisé cet espace public, pour qu'il devienne au final une honte pour ses nombreux habitués, parce qu'on n'a pas su le protéger, le valoriser et le rendre plus accueillant. Ce n'est pas sorcier, il fallait simplement oser et se dire que c'est pour le bien de tous !