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TEBBOUNE ET SES PORTES OUVERTES

par Abdou BENABBOU

Le scepticisme a une légitime figure face à l'ensemble des énoncés du nouveau président de la République. La charge présidentielle a été, il est vrai, si maltraitée dans un passé récent qu'il est difficile sinon compréhensible qu'on colle avec spontanéité des relativités et des suspicions à l'encontre de sa bonne foi. Mais, il suffit de s'attarder sur quelques détails dans les mouvements personnels de l'homme et sur ses premières décisions assez précoces pour reconnaître l'entrain qui l'anime déjà.

Premier constat, l'homme a horreur du pouvoir personnel. La conjoncture et les péripéties mouvementées des derniers temps y sont certainement pour quelque chose. Le poids de la crise sociale et économique aussi. Il a façonné une nouvelle réflexion politique et l'ensemble des acteurs doivent s'y plier. Sur ce plan, Abdelmadjid Tebboune, le tout frais président de la République, séduit par son humilité et sa simplicité. Mais on aura tort de croire qu'il est au service de marionnettistes car sa détermination de tout raser et de tout reconstruire est omniprésente. Il refuse cependant de se prêter aux assimilations messianiques et se méfie des théories toutes faites. On sent chez lui un dépassement définitif des trois quarts et des quatre quarts de président et on perçoit derrière les éclairages qu'il donne une volonté évidente de s'inscrire dans la modernité pour placer la mission présidentielle dans l'universalité.

Son souci répété pour accorder une large place à la jeunesse jusqu'à réfléchir à lui permettre de lui ouvrir les portes de l'étranger pour une profitable ouverture d'esprit est un signe probant incontestable. Redorer le blason des compétences muselées et écartées et les mettre sous la lumière des projecteurs dans les terrains politiques et économiques l'est d'autant plus.

Tebboune n'est pas du tout dupe et il ne laisse pas les traces d'une tentation de duperie. Il provoque une bienheureuse satisfaction quand il étale frontalement et sans réserve que l'Algérie a l'obligation de s'enrichir d'une nouvelle classe politique dirigeante. Il est convaincu que la tâche est fastidieuse et ne recommande pas des saupoudrages et des fuites en avant comme ceux qui ont ruiné le pays.

Il s'en tient d'abord à une nouvelle assise fondamentale constitutionnelle conforme aux espoirs du peuple. Tout le reste suivra et le président Tebboune est certain qu'une nouvelle Constitution décidée et avalisée par tout le monde sans aucune exception enfantera une nouvelle Algérie.