C'est en présence du ministre du Commerce, Kamel Rezig, que la Chambre de commerce de la wilaya de Blida a
organisé avant-hier une journée d'information consacrée aux nouvelles mesures
introduites la loi de finances 2020. Lors de son intervention, le ministre a
annoncé qu'une carte nationale des produits sera bientôt mise en place en
collaboration avec les secteurs concernés. Cette carte permettra d'avoir une
banque de données fiable et à jour de tous les produits fabriqués en Algérie
afin de les protéger d'une concurrence déloyale provoquée par les produits
d'importation. « Nous mettrons en place les mesures adéquates pour bien
protéger la production nationale contre la concurrence déloyale, mais il
faudrait que les prix et la qualité ne changent pas » a affirmé le ministre. Il
continua en rappelant que : « ces mesures ne doivent en aucun constituer une
arme entre les mains des producteurs nationaux pour spéculer sur ces produits,
comme cela s'est fait ces dernières années ». Concernant les différentes
mesures de la LF 2020, il a estimé qu'elles sont encourageantes comme la
protection des droits sociaux, la suppression partielle de la loi 49/51 qui a
pour objectif principal d'encourager et de dynamiser l'investissement étranger.
La LF 2020 prévoit aussi la mise en place d'une stratégie nationale
encourageant l'exportation: «tout le monde sait qu'on
ne peut pas exporter nos produits hors hydrocarbures sans mettre en place une
stratégie qui permette aux exportateurs de maîtriser les techniques y
afférentes » ajoute le ministre qui précise que l'exportation est d'abord un
savoir-faire qu'il faut posséder et maîtriser. Il rappelle avec amertume que
l'Algérie, qui a de grandes potentialités, est quasiment absente dans les
marchés arabe et africain, avant de lancer: «l'Etat a
pris l'engagement d'accompagner et de soutenir les exportateurs algériens à
conquérir ces marchés, nous sommes là pour vous ». Le ministre estime aussi que
les 43 laboratoires de contrôle en cours de réalisation à travers la
quasi-totalité des wilayas du pays contribueront à assainir la situation et,
après leur entrée en fonctionnement, aucun produit national ou d'importation ne
sera mis sur le marché sans une autorisation délivrée par ces laboratoires.
En marge de la journée d'information, le ministre
annonce que des mesures radicales seront prises contre les commerçants qui
vendent le sachet de lait plus cher que le prix fixé par l'Etat, soit 25 DA. Il
a en effet mis à l'index tous les distributeurs et revendeurs qui spéculent sur
ce produit vital subventionné par l'Etat et leur a donné un ultimatum d'une
semaine pour revenir à plus de sagesse. Après cela, le ministre menace de
frapper d'une main de fer pour faire respecter les lois de la République : « le
lait est un produit de première nécessité et ne doit subir aucune pression, son
prix est fixé par l'Etat pour permettre surtout aux classes défavorisées et
moyennes de s'en procurer » estime-t-il. Questionné sur la quantité de lait
insuffisante mise sur le marché, le ministre rappelle qu'avec la spéculation
qui se pratique, il est difficile d'affirmer qu'il y a insuffisance dans la
quantité mise sur le marché car il faudrait d'abord éliminer cette pratique qui
dérègle complètement le marché. Il annonce aussi plusieurs mesures pour réguler
la distribution du lait et éliminer tous les distributeurs et commerçants qui
dépasseraient le prix de 25 DA le sachet en pratiquant un contrôle strict, les
agents travailleront jusque tard dans la nuit pour traquer ceux qui pratiquent
la spéculation sur le lait en sachet.