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Skikda: Sit-in à l'institut paramédical

par A. Boudrouma

L'Institut de formation supérieure paramédicale de Skikda a été le théâtre, avant-hier, pour la seconde journée consécutive, d'un arrêt de travail observé par les travailleurs et les enseignants.

Leur unique revendication porte sur le départ de la directrice à qui ils ont fait un certain nombre de reproches contenus dans une pétition signée par une trentaine d'employés dont ils ont rendu destinataire, le directeur de la Santé de la wilaya de Skikda. Parmi les points soulevés, ils ont cité, entre autres, la suspension abusive de travailleurs, les mouvements de personnels entre les services sans motif, le non-paiement à temps des primes et salaires, l'accusation à leur encontre de perturbation de la bonne marche des services? etc. Selon les protestataires, ils « menacent de recourir à la grève et même d'interdire à la directrice l'accès au cas où leur revendication n'est pas satisfaite, menace qu'ils ont failli mettre à exécution selon leurs dires pour se raviser à la dernière minute sur conseil d'agents des services de sécurité présents sur les lieux ». Pourtant contactée, la directrice, Mme Kadri, adoptant une attitude sereine, a réfuté toutes les allégations en signalant qu'elle a été installée dans ce poste, il y a seulement deux mois, « je ne comprends pas ce prétendu retard dans le versement des salaires puisque dès mon arrivée, la première tâche dont j'ai eu à m'occuper, avant même de prendre mes fonctions, est celle de signer la paye. D'ailleurs quelques jours plus tard, les travailleurs ont observé un sit-in contre le chargé de la paye, chose que j'ai pu régler grâce à des démarches que j'ai effectuées auprès du trésorier de wilaya ». Pour les mutations interservices, elle a tenu à préciser « qu'elle a agi dans le cadre de ses prérogatives en voulant redynamiser les effectifs, notamment en procédant à des permutations dans certains postes comme celui des gardiens de nuit. Je ne vois pas pourquoi ce sont les mêmes qui travaillent la nuit pendant une trentaine d'années » dira-t-elle. Selon Mme Kadri, c'est sa détermination à remettre de l'ordre à l'institut qui a dérangé les intérêts de certains, elle a révélé que la situation à son arrivée laissait à désirer, à commencer par le laisser-aller en matière d'intégrité au sein de cet établissement. « J'ai exigé que les mesures de sécurité soient réinstaurées par exemple, le respect de l'intégrité de l'institut par des restrictions aux accès. Cela a pourtant déplu à certains qui sont venus protester en disant qu'ils s'étaient habitués à la liberté d'entrée et de sortie, l'agent de service désigné au poste d'entrée a d'ailleurs carrément refusé d'exécuter les directives, ce qui lui a valu un questionnaire? ». La directrice évoquera dans la foulée un certain nombre d'anomalies qu'elle a constatées dès son arrivée en jugeant que cela est indigne pour un institut qui rayonne plusieurs wilayas de l'Est du pays. « L'institut vit une situation déplorable avec la présence de rats, de moustiques. La pédagogie laisse aussi à désirer. Des étudiants se sont plaints d'avoir eu comme sujet d'examen, en 2ème année, une question se rapportant à un module qui n'a jamais été enseigné. Et pour pallier cette insuffisance nous avons été obligés de recourir aux services de formateurs de Annaba et de Constantine ».

En tous cas, les travailleurs ne semblent point soucieux de ces arguments en campant sur leur position.