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El Tarf- Tomate industrielle : créances et colère des professionnels

par A. Ouélaa

C'est avec beaucoup de dépit, de colère et de ressentiment que des professionnels de la filière tomate industrielle ont tenu à nous faire part du calvaire qu'ils endurent depuis plusieurs mois, pour non-perception de leurs dûs auprès des conserveurs de tomate. Situation devenue intenable, dans la mesure où eux-mêmes sont endettés auprès de leurs fournisseurs en semences, plants et engrais. A cela s'ajoute le fait que l'entame de la prochaine campagne se profile déjà à l'horizon.

Pour de plus amples informations, nous nous sommes rapprochés de M. Berkane Azeddine, membre du conseil national de la filière tomate industrielle et président de cette même filière dans la wilaya d'El Tarf. D'emblée, notre interlocuteur, qui s'est exprimé au nom du conseil dont il est membre, dira que « ce problème ne concerne pas seulement les agriculteurs de la wilaya d'El Tarf mais touche aussi les agriculteurs des wilayas de Annaba, Guelma et Skikda ». Et de poursuivre que « la situation est grave, dans la mesure où à peu près 30% des créances des agriculteurs ont été honorées. Etat de fait qui fait peser de sérieuses menaces sur cette culture dont les prévisions risquent d'être compromises, qui risque aussi de disparaître dans la mesure où les agriculteurs, qui ont procédé au défoncement de leurs terres, vont opter pour les cultures des légumineuses comme les pois chiches et les lentilles ».

A défaut, certains se sont tournés vers la culture des céréales. Notre interlocuteur dira aussi qu'il s'est rapproché de plusieurs conserveurs qui lui ont fait savoir qu'ils ont des problèmes avec les banques. Une parade que les agriculteurs ont mal digérée dans la mesure où les conserveurs sont en train d'écouler leurs productions. Il est utile de rappeler aussi que de tout temps, ce sont en général les agriculteurs qui payent les dommages qui affectent par moments cette filière.

Ceci dit, nos interlocuteurs, qui peinent à joindre les deux bouts, ne comptent pas rester les bras croisés et envisagent d'autres actions au cas où leurs créances ne sont pas honorées dans les plus brefs délais.