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Au lendemain de la présidentielle: Le Hirak se poursuit

par M. Aziza

Au lendemain de la tenue de l'élection présidentielle, les manifestants ont investi en force les espaces publics, à travers plusieurs villes du pays, pour dénoncer le scrutin et la «répression» des services sécuritaires à l'encontre des protestataires, le jour de l'élection.

Les manifestants ont estimé à travers leurs slogans et les débats publics qui ont eu lieu en ce 43ème Vendredi, que «les élections étaient truquées et les résultats étaient connus d'avance».

A Alger, comme partout ailleurs, les manifestants ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié de «fraude» et «passage forcé du scrutin» et ce, en scandant des slogans contre les résultats et le vote lui-même. «Dieu est grand, le vote a été falsifié» ou «nous n'avons pas voté», scandaient les protestataires dès les premières heures du rassemblement des manifestants, à Alger, notamment à la rue Didouche et à la rue Maurice Audin.

Et d'ajouter, toujours à travers de leurs slogans, que «ceux qui ont voté sont pour la plupart des éléments des corps constitués et les commis de l'Etat avec leur famille» en exprimant leur indignation. «Le président Bouteflika a voté par procuration et le cauchemar continue », lit-on sur une pancarte brandie par un vieux. Sur d'autres pancartes on pouvait lire «Tebboune is not my Président» ou «Mon président est Lakhdar Bouragaa».

Les principaux boulevards d'Alger-centre ont été noirs de monde, juste après l'arrivée des protestataires de Bab El Oued, Belouizdad et El Harrach, après la prière du vendredi. Les slogans scandés ont varié entre la poursuite pacifique du Hirak et la solidarité indéfectible avec les détenus du Hirak. Un hommage a été rendu par les manifestants à Alger «aux habitants de la Kabylie notamment ceux de la wilaya de Tizi Ouzou ayant empêché la fraude à leur manière» et aux émigrés qui ont boycotté et protesté contre ces élections qualifiées de «mascarade» par les protestataires. Les manifestants entonnaient « émigrés, nous sommes fiers de vous !». La wilaya de Tizi Ouzou a enregistré le taux de participation au vote le plus faible, soit 0,04%.

Pour les protestataires l'élection présidentielle n'est pas une fin en soi, dans la mesure où le Hirak a toujours ses partisans. Pour eux cette révolution pacifique doit poursuivre son chemin, «le chemin de la résistance» jusqu'au changement espéré. Sur des pancartes, on pouvait lire «La silmaya poursuit sa route vers la liberté» ou «ils ont choisi leur président, on choisira pour notre part, des personnes intègres pour l'organisation du Hirak ».