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Tlemcen: Comment prévenir les risques naturels

par Khaled Boumediene

  Pas moins de sept communications ont été présentées lors de la journée de sensibilisation sur les risques naturels et inondations organisée hier au siège de l'APW de Tlemcen par la commission de l'hydraulique et de l'agriculture (Abderrahim Boucettine, président), la commission de la communication et des télécommunications (Frid Malika, présidente) et la commission de l'habitat (Bekhiti Leila, présidente). Ces thèmes portant essentiellement sur les mesures préventives des risques des inondations (direction des ressources en eau), le plan ORSEC sur les inondations (direction de la protection civile), le plan de wilaya de gestion complémentaire des déchets ménagers (direction de l'environnement), la problématique des inondations et la protection des villes (office national d'assainissement), le rôle des télécommunications lors des catastrophes naturelles (direction des télécommunications), les risques majeurs en Algérie (secrétariat de la wilaya), les risques menaçant les zones urbaines (direction de l'habitat), la gestion et la sauvegarde de la ville de Tlemcen des risques majeurs (université de Tlemcen) et les risques des inondations entre les métiers et les compétences scientifiques (université de Tlemcen) ont été largement débattus par les représentants des directions de wilaya, des agences et offices en charge de l'eau, de l'environnement, des offices d'assainissement et syndicats des eaux, de la protection civile, de la santé et Samu, des membres de l'APW, des présidents d'APC et aussi des professeurs de l'université.

L'enjeu de cette rencontre est d'inciter ces acteurs liés à ce type de risque à coordonner leurs efforts pour faire face à ces aléas naturels et technologiques et ce, en donnant une part importante à l'amélioration de la connaissance des risques, le développement de l'information préventive, la prise en compte des risques dans la politique de développement et la mise en place de dispositifs de prise en charge de toute catastrophe d'origine naturelle ou technologique. Il faut souligner dans ce contexte que de nombreuses localités de la wilaya sont de plus en plus confrontées à des pluies intenses qui entraînent des inondations par débordement des cours d'eau et par ruissellement notamment dans les zones urbanisées. Les intervenants ont tous plaidé pour une prévention efficace des risques naturels et inondations qui s'ajoutent également aux autres dangers de mouvements de terrain, séismes, feux de forêts et avalanches, qui sont accentués par le changement climatique.

La prévention constitue aujourd'hui le moyen le plus sûr pour garantir la sécurité des personnes et atténuer les effets potentiels des risques naturels et des catastrophes. Mais, elle doit s'appuyer sur une bonne connaissance du phénomène et de son aléa, ainsi que sur une estimation la plus juste possible de la vulnérabilité du territoire. « Lorsque la crise survient, chacun doit pouvoir être contacté et doit connaître son rôle. Les moyens disponibles doivent aussi être connus. Notre direction est dotée de BTS, de centres de commutations mobiles, de publiphones avec des terminaux, des centres combinés, mobiles et des systèmes de transmission qui peuvent être déployés en urgence lors des catastrophes, sachant que la préparation de la crise a pour objet de définir le rôle de chacun et de diffuser ses coordonnées, ainsi que l'identification des moyens disponibles», a notamment souligné lors de son intervention, Mehdi Khiter, directeur de la poste, des télécommunications et du numérique.

Outre l'élaboration et la mise en œuvre des dispositifs appropriés de préparation et d'intervention en cas de catastrophe qui doivent tenir compte des spécificités locales et des bonnes pratiques ancestrales et le rôle des télécommunications dans l'alerte et la prévention des risques naturels et inondations abordés par les intervenants, le directeur de l'école supérieure des sciences appliquées de Tlemcen, Boucherit Rouisset, a pour sa part mis l'accent sur la nécessité d'améliorer l'état des connaissances sur les phénomènes naturels et l'importance de diffusion de ces connaissances scientifiques des phénomènes auprès des décideurs et de l'ensemble des acteurs. « Les évaluations fiables des inondations sont incontournables et doivent être réalisées en définissant explicitement l'incertitude au moyen de l'intervalle de confiance. Ces évaluations doivent être soutenues par une connaissance profonde des caractéristiques hydrométéorologiques du bassin versant, une utilisation choisie des paramètres statistiques et une compétence professionnelle ». Le doyen de cette école a terminé son intervention par des recommandations dont notamment le diagnostic de la causalité de l'amplification du phénomène, l'interopérabilité des acteurs (prévision des averses, crues, anticipation, communication, planification, etc.), le réseau de pilotage, l'information orientée sur les inondations, la parfaite connaissance scientifique du phénomène, l'influence du cadre urbain sur les inondations, le zonage et micro-zonage des espaces d'inondations.