Le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique fait marche arrière sur la décision
d'annulation des stages de courte durée et de mobilité, programmés pour la
Tunisie et le Maroc, prise il y a, seulement, une semaine. La polémique
suscitée par cette décision entre le ministère et le Conseil national des
enseignants du supérieur CNES représenté par son coordinateur national, Abdelhafid Milat, a ainsi tourné
court. La tutelle a finalement obtempéré pour, disent des observateurs, éviter
des dommages collatéraux à l'approche des élections présidentielles du 12
décembre prochain. Abdelhafid Milat,
en effet, n'est pas seulement le coordinateur national du CNES, mais il est
aussi le vice-président de l'Autorité nationale indépendante des élections
(ANIE). C'est lui, qui a appelé, mi-octobre dernier, la communauté
universitaire à se mobiliser pour encadrer les prochaines échéances
électorales. La décision d'annuler les stages de courte durée pour la Tunisie
et le Maroc a été énergiquement contestée par M. Milat
qui avait menacé au début de la semaine de « révéler tous les dessous de cette
mesure ».Tout porte à croire que le ministère de l'Enseignement supérieur et de
la Recherche scientifique aurait reçu des ordres d'en-haut pour enterrer la
hache de guerre. Le pouvoir ne veut, ainsi, absolument pas se tirer une balle
dans le pied, en se mettant à dos un précieux allié qui s'est fixé pour
objectif de recruter 50.000 professeurs universitaires pour l'encadrement des
élections présidentielles. Il est à rappeler que le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique avait adressé, il y a une semaine une
instruction aux directeurs des conférences régionales des universités et aux
recteurs des établissements universitaires pour les informer que tous les stages
de courte durée et de mobilité, programmés pour la Tunisie et le Maroc, sont
annulés avec effet immédiat. Le département ministériel de Tayeb
Bouzid a aussi exigé l'envoi, par les recteurs, de rapports détaillés sur les
résultats de stages effectués dans les années 2017 et 2018, en Tunisie et au
Maroc, dans un délai n'excédant pas une semaine. Selon le ministère, les
rapports doivent mentionner l'impact de ces stages de courte durée sur la
Recherche scientifique et le transfert des expériences et savoir-faire. Les
rapports doivent, également, mentionner les publications sur les revues
internationales, les publications conjointes et le développement d'axes de
recherches sur les domaines pertinents.