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DTN : nouveaux staffs des sélections nationales de jeunes: De surprenantes désignations

par R. S.

La FAF vient de procéder aux changements des staffs techniques des différentes sélections nationales. Cette décision a suscité de nombreux commentaires ici et là. Pour certains, pourquoi évoquer, ou même condamner, l'instabilité technique qui prévaut au sein de nos clubs quand ce phénomène existe au sein d'une structure fédérale, censée prôner le travail à long terme et la continuité dans le travail ? Aussi, comment interpréter ces changements fréquents à la tête de nos sélections nationales ? A moins qu'il y ait anguille sous roche.

Car, pour d'autres, la désignation des nouveaux techniciens au niveau des sélections nationales des jeunes prête à confusion et au doute. En effet, après l'échec de Ludovic Batelli au poste de Directeur des équipes nationales (DEN), la FAF a désigné trois entraîneurs algériens à la tête des sélections de jeunes. Après la démission de Boualem Charef dont le travail à la tête de la DEN a duré juste un an, une nouvelle équipe va s'occuper des différentes sélections. Là, beaucoup de choses ont été dites sur le départ prématuré de Boualem Charef et son staff. « Des responsables et des proches de la FAF ont voulu s'immiscer dans le volet technique, ce qui a poussé Boualem Charef à démissionner », nous a révélé un proche de la FAF. Ensuite, ce sera au tour de Batelli d'emboîter le pas à Boualem Charef en raison de l'élimination des U23 à la CAN face au Ghana à Sétif et celle de l'équipe nationale des locaux pour le CHAN face au Maroc. Peut-on parler de développement de football lorsque la stabilité de l'encadrement technique des sélections des jeunes n'est pas assurée ? Ne dit-on pas que la gestion des équipes nationales de jeunes est un projet ambitieux qui s'inscrit sur le long terme et le développement du joueur ? Cette instabilité technique au niveau des sélections des jeunes débouche sur la déperdition de jeunes talents du moment que chaque sélectionneur a ses propres critères de sélection pour mettre en œuvre son projet de jeu. D'abord, sur quels critères la FAF s'est-elle basée pour engager le technicien français pour le pousser vers la porte de sortie ? Là, nous attendons la confirmation d'un entretien avec Ludovic Batelli pour évoquer les principales raisons de son départ. Par ailleurs, l'autre point d'interrogation réside dans le choix des nouveaux sélectionneurs qui ne répond à aucune logique. Comment peut-on désigner des entraîneurs dont la plupart ne sont même pas parvenus à faire leurs preuves dans les clubs. A moins qu'il y ait d'autres critères. Pour la sélection des U20, elle sera désormais drivée par Bensmaïn Saber qui a déjà exercé comme responsable technique de la sélection U17 et qu'il a quittée après une élimination au deuxième tour qualificatif de la CAN 2017 face au Gabon. Quant à la sélection nationale des U 17, elle a été confiée à Mohamed Lacet (ex-driver du NAHD et la JSMB cette saison) avant d'être limogé au bout de trois journées de championnat. Pour les U14, le choix s'est porté sur le jeune technicien Arezki Remane, qui vient d'être limogé par les dirigeants du NAHD en début de saison pour insuffisance de résultats. Par ailleurs, à propos des objectifs de chaque sélection, ils seront tracés lors de la prochaine cérémonie d'installation officielle des nouveaux sélectionneurs.

Peut-on réussir de tels défis ? Ce n'est pas évident dans la mesure où la direction technique nationale reste la grande absente du paysage footballistique algérien ou, du moins, celle qui existe sur le papier. Les risques d'échec sont là. Les catégories de jeunes sont l'avenir du football car on ne peut pas relancer un football local en perte de vitesse avec de telles décisions. Choisir la compétence qui sied aux bons postes, mettre en place une politique nationale du développement de notre football à travers tout le pays et se mettre au travail avec une vision à long terme.

En 1998, Aimé Jacquet, qui venait de gagner la Coupe du Monde, l'a bien affirmé : « Ce titre, je le dois à tous les éducateurs. C'est le fruit de 30 ans de travail ». On est bien loin de cette réalité, n'est-ce pas ?