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En attente de leur indemnisation depuis plus d'une décennie: Les ex-propriétaires des kiosques démolis à Cap Falcon reviennent à la charge

par Rachid Boutlelis

  L'écheveau de la tristement célèbre distribution des 300 locaux commerciaux, de la municipalité d'Aïn El Turck, qui tarde pernicieusement à être démêlé, en prêtant le flanc à une morbide variété de spéculations, revient sous les feux de la rampe. En effet, d'ex-propriétaires des kiosques démolis, plus d'une décennie auparavant, pour le besoin de projets d'aménagement, dont certains n'ont à ce jour pas encore été réalisés, se sont rapprochés du ?Quotidien d'Oran' pour exprimer leur exaspération et informer de la préparation d'un énième sit-in de protestation devant le siège de la wilaya d'Oran. Courroucés, nos interlocuteurs ne sont pas allés du dos de la cuillère pour qualifier ce dossier « de lamentable qui contribue à faire perdurer le règne de la criarde incapacité des uns et des autres dans la gestion des projets d'utilité publique et ce, depuis plus de dix années » avant de marteler avec dépit « nous nous estimons avoir été lésés mais nous ne baisserons pas les bras jusqu'à satisfaction de nos légitimes revendications.

Pourquoi nos kiosques, qui étaient installés sur l'esplanade du 5 Juillet 1962, à St Germain ont été démolis ? L'assiette qui abritait nos activités commerciales, que nous exercions conformément à la loi en vigueur, était prétendument destinée à accueillir un projet d'aménagement urbain. Aujourd'hui elle est, hélas, livrée à l'abandon et fait office d'un lieu de beuverie, sordidement réputé à Aïn El Turck » avant de faire remarquer, sans cheviller sur les vers « pour des raisons que nous devinons aisément, seulement cinq sur les vingt-deux ex-propriétaires des kiosques ont bénéficié d'un stand dans le marché couvert du quartier Nakhil et ce, en dépit d'une attestation d'indemnisation, rédigée en bonne et due forme, qui nous a été délivrée pour chacun de nous autres en 2010, par l'APC de l'époque et qui nous ouvre le droit au bénéfice d'une table dans le nouveau marché de proximité en question, mais dans l'ouverture ne semble pas encore pour demain. Nous revendiquons ce qui nous revient de droit ». Notons que nos interlocuteurs ont exhibé au ?Quotidien d'Oran' des documents attestant leur indemnisation, délivrés en 2010 (copie en notre possession) par l'APC d'Aïn El-Turck de l'époque et ce, suite à la démolition de leurs kiosques. Il est nécessaire de souligner sur ce sensible volet que plus d'une décennie après la démolition d'une demi-douzaine de kiosques, qui étaient installés et en activité à l'époque sur l'Esplanade du 5 Juillet 1962, sise dans la localité de St Germain, pour les besoins d'un grand aménagement urbain, rien n'a vu encore le jour, hormis une vulgaire volée d'une douzaine d'escaliers, réalisés par l'entreprise chargée des travaux qui a subitement plié bagage sans crier gare, une année après le lancement des travaux. La réalisation de ces escaliers, avenant y compris, a coûté la bagatelle de 4,2 milliards de centimes. « Cette esplanade constituait le lieu privilégié de rencontres pour les familles dans une ambiance conviviale. Nous avions beaucoup investi à l'époque pour offrir un cadre agréable à nos clients, ils auraient pu nous laisser travailler au lieu de démolir nos kiosques pour finalement abandonner ce lieu public aux adeptes du Bacchus, en plein air » se sont indignés ces ex-propriétaires de kiosques avant d'ajouter « et comme le ridicule ne tue point les 5 bénéficiaires de box dans le marché de proximité, sur le 22 dont les kiosques ont été démolis, s'acquittent mensuellement de 6.000 Da pour leurs droits de location alors qu'ils demeurent toujours fermés ». A priori la balle se trouve toujours dans le camp des autorités locales, qui sont ainsi astreintes à démêler ce morbide écheveau, synonyme d'un terme définitif à cette pernicieuse situation de déliquescence.