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Pour exiger la libération des «détenus politiques»: Marche des avocats à Alger

par M. Aziza

Les avocats ont investi la rue jeudi dernier, en marchant dans le centre d'Alger, «pour exiger la libération des détenus politiques dont le moudjahid Lakhdar Bouregaa et les manifestants maintenus sous mandat de dépôt pour avoir brandi le drapeau amazigh». Tout en réclamant «l'indépendance de la justice», les avocats ont entamé leur marche après un rassemblement au sein du hall du tribunal de Sidi M'hamed, pour se rendre en procession devant le siège du Parlement en scandant: «Ya Didouche, Ya Abane, le pays a été vendu par les parlementaires». En poursuivant leur marche, les robes noires, soutenues par d'autres citoyens, notamment des membres des familles des détenus, ont fait un demi-tour en empruntant la rue d'Asla Hocine. Ils scandaient tous ensemble: «Ikhwani la tensaw chouhada'kom, la liberté pour Lakhdar Bouregaa» ou «Libérez nos enfants, ils n'ont pas vendu la cocaïne». Les avocats brandissaient des pancartes rouges sur lesquelles on pouvait lire: «Non à la répression», «Non à la justice du téléphone !», «Non à l'instrumentalisation de la justice» ou «Non à la mise à mort de la justice». Sur une autre pancarte blanche, on pouvait lire: «Alerte ! la justice est en feu, détention arbitraire partout, la justice nulle part, libérez les détenus de l'arbitraire, ce pays mérite mieux». Sur une petite pancarte, deux drapeaux, l'emblème national et le drapeau amazigh, au-dessus est écrit: «C'est ma patrie, c'est mon identité». De retour au tribunal, Mustapha Bouchachi a affirmé que cette marche a été organisée pour deux motifs. Dénoncer une violation de la procédure pénale concernant les arrestations et la violation des fondements juridiques de la détention préventive. Et dénoncer la recrudescence du nombre «d'arrestations arbitraires» de militants, journalistes, avocats, étudiants ou simples citoyens, «en violation flagrante des lois relatives aux arrestations». «L'on compte déjà près de 200 détenus politiques qui croupissent dans les prisons». Pour sa part, le FFS a appelé les citoyens à rester mobilisés jusqu'à la libération de tous les détenus politiques et d'opinion. Bouchachi a exprimé par ailleurs le soutien de sa corporation au Hirak. «On ne peut pas faire confiance à des personnes qui ont servi le système pour nous faire sortir de la crise», dit-il. Il persiste et signe en rappelant que «les revendications du Hirak sont simples et légitimes».