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Une réaction à la «sobriété» interrogative

par Kharroubi Habib

Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassan Rabhi a réagi aux propos de Amar Saidani, l'ex-SG du FLN, sur la question du Sahara occidental en soulignant qu'ils n'engagent que leur auteur et d'ajouter que tous les individus, même si leurs avis peuvent ne pas peser lourd, sont libres d'exprimer leurs opinions personnelles mais cela ne peut avoir aucun impact sur les positions des Etats et le haut degré de responsabilité avec laquelle les Nations unies traitent la question. Déclaration officielle suite à laquelle Saidani a rebondi pour la présenter comme attestant qu'il n'a pas tenu ses propos à l'instigation du pouvoir ou de l'un de ses clans et de surenchérir qu'étant un homme à conviction, il a exprimé la sienne en l'occurrence et l'assume.

Amar Saidani, homme à conviction, cela ne colle pas du tout au personnage que l'on sait naviguer au gré des recompositions de rapports de force à l'intérieur de la classe dirigeante pour n'exprimer que le point de vue des dominants du moment. Qui peut penser que cet improbable et parachuté homme « politique » a de lui-même mis les pieds dans le plat en se déclarant partisan d'un « Etat civil » de même que quand il s'en est pris au tout-puissant ex-patron du DRS ? Il a été clair pour tous que le personnage ne faisait entendre sa « derbouka » qu'instruit de le faire.

Quoi qu'il dise ou prétende sur ses convictions et le courage qu'il aurait à les exprimer, le ci-devant secrétaire général du FLN est et restera pour ses concitoyens une marionnette que l'on fait s'agiter et s'exprimer quand il est question de faire passer des messages au contenu clivant. Venant de lui, ils peuvent être en effet aisément récusés et dénoncés si les circonstances l'exigent.

De la réaction officielle à sa déclaration sur la question du Sahara occidental, l'on retiendra qu'elle a été d'une « sobriété » qui n'est pas coutumière de celle qu'ont les autorités s'agissant d'une remise en cause de la doctrine diplomatique du pays. Que n'aurait-on pas en effet entendu de la part des autorités si une pareille remise en cause avait été formulée par une quelconque personnalité de l'opposition ?

L'idiot utile qu'est Amar Saidani peut continuer à narguer les Algériens, ce qui est la preuve que l'écurie d'Augias qu'est le sérail politique qui continue à sévir est loin d'avoir été nettoyée. Ce qui donne un sens et une vérité cruciale à l'exigence du « yetnahou gaa » que scandent sans retour les marcheurs du mouvement populaire.