Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

En dépit du déficit: «Le système de sécurité sociale n'est pas en faillite»

par Z. Mehdaoui

Le système de sécurité sociale en dépit de son déficit n'est pas en faillite. La question relative au déséquilibre financier de la Caisse nationale de sécurité sociale et ses incidences sur le système de retraite (500 milliards de dinars de déficit) refait en effet surface. Invité hier de la chaîne 3 de la radio algérienne, Noureddine Bouderba, ancien administrateur de la CNAS et expert en questions sociales, est catégorique. « Je ne pense pas du tout que nous soyons dans une situation où le système de sécurité sociale est au bord de la faillite ». L'invité de la rédaction a imputé clairement ce problème de déficit à une mauvaise gouvernance des responsables en charge du dossier. Il soulignera à ce sujet qu'en dépit de ce problème de déficit, il existe des solutions pour faire fonctionner les caisses de sécurité sociale sur une période de 20 à 30 années. « Il existe un potentiel énorme sur 20 ou 30 ans, permettant de pérenniser le fonctionnement des caisses de sécurité sociale », a-t-il déclaré, en soulignant toutefois que la solution doit consister à avoir une vision et une politique rationnelle de récolte des finances et de dépense de l'argent « là où il faut ». L'expert en questions sociales rappelle que la population algérienne est dans son ensemble très jeune, permettant ainsi d'assurer la pérennité du système de sécurité sociale 30 années durant. Il faut savoir que les Algériens à avoir dépassé les 60 ans d'âge ne représentent que 9% de la population et que, de plus, les dépenses complètes de retraite ne dépassent pas les 6% du PIB. M. Bouderba estime qu'il n'y a donc pas de nécessité à entreprendre des réformes « que l'on veut nous imposer ». L'invité de la rédaction soutient en outre que la situation créée dans le système de sécurité sociale l'a été pour une multitude de raisons. Il énumère notamment à ce sujet les départs massifs, à partir de 2002, de travailleurs à la retraite mais aussi les retraits abusifs effectués par l'ancien système qui a, dit-il, pompé sans compter dans les fonds de cette caisse.

Il explique que dans les années 80, le système a puisé indûment pour financer les structures de santé, sa politique sociale et d'appui à l'emploi et ira jusqu'à régler les pensions des enfants de chouhada et des anciens gardes communaux. L'intervenant observe que les pouvoirs publics n'ont rien fait pour mobiliser des ressources financières dormantes au profit de la CNAS, qu'il évalue approximativement à 600 milliards de dinars. Il pointe du doigt, d'autre part, les nombreuses dépenses effectuées aux dépens de la sécurité sociale, alors qu'«elles auraient dû être à la charge du Trésor public ». Enfin, Noureddine Bouderba critique sévèrement les frais de gestion « énormes » des caisses de sécurité sociale. Il estime que cet énorme argent peut être divisé en deux.