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TRENTE DINARS ET LA RAISON D'ETRE

par Abdou BENABBOU

Sans gaité de cœur nous sommes aujourd'hui contraints de suivre les recommandations pressantes de nos buralistes et de nos regroupeurs et de rendre Le Quotidien d'Oran à 30 dinars. Nous rendons nôtre leur quête car le prix suggéré ne représente même pas celui d'une tasse de café, mais nous restons conscients que 10 dinars de plus est à la hauteur d'une baguette de pain. Nous les suivons aussi, car leurs charges et les nôtres avec la réduction drastique de la publicité nous placent dans une situation telle qu'il nous est impossible de ne pas avoir recours à l'aide de nos fidèles lecteurs.

Les augmentations continuelles des prix du papier et des encres de plus en plus lourdes alourdissent nos contraintes et sont en passe de constituer un sérieux frein au respect que nous devons à notre lectorat et que nous devons surpasser pour pérenniser la continuité d'un journal dont la raison d'être est l'honnêteté et l'information juste et intègre.

En s'éloignant de la compliquée consonance prêtée à la liberté d'expression, Le Quotidien d'Oran s'est toujours appliqué à ne s'en tenir qu'à la liberté d'informer avec une honnêteté et une objectivité sans faille pour que l'expression ne soit pas une arme, mais un outil de concorde et de progrès. Nombreux sont ceux qui nous en ont voulu pour notre refus d'intégrer les négatives guerres de tranchées. Votre journal a depuis sa naissance une règle de conduite immuable pour s'élever au-dessus des passagères contingences politiques. Il estimait que sa raison d'être n'avait pas vocation à enfourcher les mauvais canassons pour des luttes souterraines qui n'intéressaient d'aucune manière la majorité des lecteurs. Pour preuve, de par sa structure juridique et de son statut, Le Quotidien d'Oran n'a pas de propriétaires, sinon qu'il appartient de facto à ses lecteurs. De ce fait, l'augmentation du prix de sa cession aujourd'hui bien qu'elle soit une exigence commerciale primaire, elle est surtout une sollicitation adressée à ses vrais propriétaires pour que leur bien soit renforcé et pour que Le Quotidien d'Oran reste leur tribune et leur produit.