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JS Saoura: Remonter rapidement au classement

par Adjal Lahouari

Il faut le répéter encore une fois, car c'est à nos yeux nécessaire et logique. La lecture du tableau du championnat de Ligue 1 est actuellement trompeuse, car il reste de nombreux matches en retard, et ce n'est qu'après la mise à jour que le classement réel sera pris en considération. En effet, cette septième journée a débouché sur de nombreux changements. Hormis le CRB, le MCA, l'USMBA, le PAC et l'ASO, toutes les équipes ont changé de place. Six d'entre elles ont amélioré leur situation. Il s'agit de la JSK, la JSS, le MCO, l'USB, le NCM et l'ASAM. En revanche, cinq formations ont reculé, à savoir l'USMA, l'ESS, NAHD, CABBA et le CSC, suite évidemment à leurs contre-performances de la septième journée.

Les clubs ayant des rencontres en retard sont donc en droit d'espérer une remontée au tableau. Précisément, la JSS et l'USMA avec quatre matches joués seulement ont la possibilité, avec quelques bons résultats, de doubler le gros du peloton qui les précède actuellement. On s'intéressera dans cet article à la JSS, auteur d'un exploit dimanche soir à Bordj Bou Arréridj. Et pourtant, le club de la Saoura se trouve en pleine crise au niveau de sa direction et ce déplacement à Bordj était à craindre face à un adversaire invaincu et figurant sur le podium, sur les talons du duo des co-leaders, le CRB et le MCA. En outre, tout le monde sait que le club de Béchar est un gros « consommateur » d'entraîneurs, ce qui explique un certain manque de stabilité, chaque nouveau technicien ayant sa propre conception de jeu et sa perception des choses.

En tout cas, l'actuel driver Bougherara a réussi un joli coup en battant son ancienne équipe. Comment ? En acceptant d'être dominé et en procédant par des contres. Ceux qui nous font l'honneur de lire nos commentaires et nos analyses savent ce que nous pensons de ce système. Il génère parfois de bons résultats lorsque la réussite est au bout, sans oublier un arbitrage impartial. Mais, en raison des conditions exigées, cette méthode ne pourrait être une philosophie permanente, car exigeante sur le plan des efforts à fournir, sans oublier les risques de blessures. Elle ne constitue, en aucune façon, le meilleur moyen pour progresser. Bien au contraire, c'est l'effet inverse qui se produit mais, pour les techniciens en place, c'est le cadet de leurs soucis, leur priorité étant de satisfaire leurs employeurs.

Certes, cette victoire est bonne à prendre, mais l'entraîneur Bougherara, avec sa riche expérience, aura à exploiter à bon escient les qualités indéniables de ses joueurs. Les Beldjilali, Khoualed, Zaidi, Hamidi et leurs coéquipiers ont les moyens de pratiquer un football collectif qui pourrait leur valoir beaucoup de satisfactions. Dimanche, ils ont su repousser les assauts d'un CABBA qui n'a pas rechigné à l'effort. Du côté de la JSS, l'entraîneur Bougherara a levé le voile sur les intentions tactiques : « Le match de la Coupe arabe nous a servi de leçon. On a bien travaillé le marquage strict, tout en opérant par des contres. On aurait pu largement ajouter deux autres buts, mais il faut avouer que c'est une belle victoire. Nous avons profité des espaces laissés par les joueurs bordjiens. En l'absence de cinq titulaires, je pense que l'équipe s'est bien comportée ».

Quant à la formation du CABBA, elle nous a paru moins rigoureuse que celle de la saison écoulée, avec un bon jeu collectif au milieu, à partir d'une bonne relance. Le gaucher Belmokhtar a étalé sa belle technique et son jeu collectif, tandis que l'attaquant Benayad a persisté à vouloir tromper l'arbitre par ses plongeons. Le seul et gros bémol, c'est le gardien Chaouchi, décidément incorrigible et dont la responsabilité sur les deux buts est en partie engagée. Et pourtant, c'est l'international olympique Bouhalfaya qui était annoncé comme titulaire. Selon les informations crédibles, Chaouchi aurait été imposé par le président du club ! Quant aux supporters, ils ont pris fait et cause pour le jeune Bouhalfaya, véritablement choqué et en pleurs après son injuste éviction. A ce sujet, et on le comprend, l'entraîneur français Frank Dumas a préféré botter en touche. Mais, de toute évidence, cette affaire est appelée à connaître des suites probablement défavorables au héros d'Oum Dorman. Quoi qu'il en soit, cet incident ne réduit en rien les mérites des Bécharis qui peuvent, par les bons résultats et une méthode de jeu plus rationnelle, ramener le calme au sein du club. Et ce serait déjà un beau challenge à relever.