La Journée mondiale des sourds-muets, célébrée samedi
dernier dans de nombreux pays du monde, a été occultée par la direction de
l'action sociale et celle de la jeunesse et des sports, alors que la situation
sociale de cette catégorie de handicapés interpelle les pouvoirs publics à
s'impliquer davantage pour alléger les souffrances qu'endurent ces personnes au
niveau de la wilaya de Chlef. Mis à part une petite
réception organisée en la circonstance et quelques friandises distribuées aux
enfants handicapés, «l'événement n'a pas été célébré comme il le fallait compte
tenu de la situation difficile dans laquelle cette frange de la population
patauge depuis de nombreuses années», nous a confié un membre du bureau de
l'Union des sourds-muets. L'énième appel lancé par le bureau de l'Union des
sourds-muets de la wilaya de Chlef témoigne, une fois
de plus, que leur «calvaire» perdure à défaut d'une prise en charge concrète de
leurs préoccupations. Tout d'abord, ils dénoncent leur «exclusion du dispositif
d'intégration socioprofessionnelle, contrairement aux autres personnes touchées
par le handicap physique et autre» et déplorent la «discrimination» dont ils
sont victimes et se disent convaincus de «la nécessité d'engager une vaste
campagne de sensibilisation de la société civile et des autorités locales sur
leurs souffrances». Les handicapés indiquent qu'un nombre important de leur
frange, possédant des diplômes de la formation professionnelle en mécanique
auto, peinture, électricité en bâtiment, restauration et bien d'autres...,
n'ont pas été recrutés ni dans le secteur public ni privé et ce, à travers les
35 communes relevant de cette wilaya.