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Tébessa: Le foncier, les aménagements urbains et le reste

par Ali Chabana

La question des opérations dites d'aménagement urbain revient souvent au-devant de l'actualité locale sous forme de protestations que les habitants portent sur la place publique.

Ainsi, la rue devient un lieu privilégié pour revendiquer et exprimer son mécontentement, faute d'autres canaux, de la dégradation des chaussées, d'un manque d'éclairage public ou pour la rénovation des conduites d'assainissement et d'approvisionnement en eau potable.

Plusieurs programmes d'amélioration urbaine, qui à chaque exercice consomment des centaines de millions de dinars, font de nos villes des chantiers ouverts à longueur d'année, sauf que le résultat final est peu probant, des travaux exécutés dans l'urgence, sans prendre en considération certaines normes techniques, exemple le revêtement des routes, la réalisation des avaloirs, le collecte des ordures ménagères, l'entretien des espaces verts, et puis cette éternelle manie de réfection des trottoirs.

Les quartiers construits à la va-vite, dans une anarchie urbanistique inconcevable, Rafana, El Mizab, la Rocade, Filadj Toub, Bouhamra, sont autant de cités périphériques érigées du temps de la prospérité du marché informel du foncier illégalement dilapidé, par des intermédiaires, au profit de la maffia du foncier qui a pu se faire des fortunes sur le dos des biens publics.

Aujourd'hui, ce dossier épineux reste entièrement posé et les autorités locales font dans une approche prudente pour régler un tant soit peu ses conséquences désastreuses sur le cadre de vie d'une population totalement prise au piège des actes inconsidérés de ceux qui ont délibérément ignoré le bienséance élémentaire de la citadinité et le respect des usages, du savoir-faire, du vivre ensemble. Et si les habitants du quartier historique d'Ezzaouia ou ceux de la route d'Annaba sortent pour soulever pour la énième fois leurs problèmes de l'aménagement de leurs cités, de détérioration du milieu où ils vivent, un ras-le-bol maintes fois soulevé et, pour réponse, les responsables directement concernés tiennent comme à l'accoutumée une attitude figée dans une langue de bois bien trempée, avec des chiffres des montants consacrés à la réalisation et la dotation de ceci ou de cela, or le résultat est le même, le manque à gagner persiste, très peu d'amélioration et beaucoup de dégâts, en comparaison avec les moyens mobilisés, ainsi on revient à la case de départ, des contestations, des routes barrées et des citoyens qui n'arrivent plus à saisir les tenants et les aboutissants de la gestion de leurs cités abandonnées à leur triste sort.