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La future coalition en Israël : blanc bonnet et bonnet blanc

par Kharroubi Habib

Aux élections législatives d'avril 2019 en Israël, le parti Likoud du Premier ministre Benyamin Netanyahu est arrivé en tête devançant de très peu le pourtant très récemment créé parti «Bleu et Blanc» de l'ex-chef d'état-major de l'armée. Mais cette «victoire» du Likoud n'a pas pour autant permis à son chef de constituer une coalition de gouvernement qui lui aurait permis d'être reconduit dans ses fonctions pour un cinquième mandat.

L'impasse a conduit au vote par la Knesset (parlement) de sa dissolution et à la convocation de manière anticipée de nouvelles élections législatives. Les résultats de celles-ci n'ont pas mis un terme à la confusion politique que Netanyahu a voulu faire cesser par le retour aux urnes. De celles-ci les deux partis rivaux sont à nouveau sortis au coude-à-coude et que ni l'un ni l'autre ne parvient à constituer une coalition de gouvernement. Ce n'est pas que ce sont des divergences fondamentales et insurmontables qui opposent ces deux partis et leur font vouloir des coalitions reflétant celles-ci. Leur rivalité est essentiellement de l'ordre du leadership politique que le Likoud veut conserver et que le parti « Bleu et Blanc » veut lui arracher.

L'arbitre entre eux est le parti «Israël Beytenou» du raciste et anti-arabe forcené Avigdor Liberman arrivé troisième dans les urnes avec un nombre de sièges qui permettrait à l'un et à l'autre d'avoir la majorité parlementaire requise pour former un gouvernement. Tout cela pour dire que les Palestiniens n'ont rien à attendre de bon, ni d'une coalition menée une fois encore par Netanyahu ni de celle dont l'ex-chef d'état-major Benny Gantz prendrait la tête.

Leurs campagnes électorales s'agissant de la politique israélienne à l'égard des Palestiniens et de leur cause nationale n'ont pas donné lui à des positions antagonistes entre les deux hommes sur le sujet. Dans la sienne, Benyamin Netanyahu a multiplié les promesses anti-palestiniennes allant jusqu'à s'engager à satisfaire irrévocablement tout ce qui vise l'annexion pure et simple des territoires palestiniens occupés. Le parti rival que les médias présentent moins radical et anti-palestinien que celui de Netanyahu n'a pas élevé d'objections contre ce que ce dernier se propose de réaliser d'anti-palestinien s'il venait à être reconduit pour un cinquième mandat. Preuve s'il en est qu'il n'exclut pas lui aussi d'en faire autant.

Netanyahu a au moins le mérite d'avoir affiché clairement ses intentions tandis que son rival entretient le flou sur les siennes. Mais si ce dernier veut l'appoint du parti raciste d'Avigdor Liberman, il lui faut donner à celui-ci les gages sur le dossier palestinien et à surenchérir dans la radicalité à l'égard des Palestiniens. Alors que c'est sur le dos de ces Palestiniens que se construira la prochaine coalition de gouvernement en Israël, la « communauté » internationale fait la politique de l'autruche sur le dossier palestinien en faisant semblant de croire que l'Etat sioniste ne peut ignorer ses résolutions et mettre en pratique ce que ses politiciens promettent à ces citoyens durant leurs campagnes électorales. Elle feint et c'est là sa forfaiture à l'égard des Palestiniens d'être convaincue que la société israélienne ne cautionne pas les politiques racistes anti-palestiniennes servant de fonds de commerce à pratiquement l'ensemble des partis qui ont sollicité ses voix électorales.