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Pour «menace et destruction de documents officiels»: Le SG du FLN en prison

par Z. Mehdaoui

Le juge d'instruction près le Tribunal de Sidi M'hamed a ordonné, jeudi dernier, la mise sous mandat de dépôt l'ex SG du FLN, Mohamed Djemai.

Le député emboîte ainsi le pas à Djamel Ould Abbès, l'autre SG du FLN emprisonné depuis plusieurs mois au Centre pénitentiaire d'El Harrach pour une affaire de corruption et de dilapidation de biens publics. L'accusé qui a comparu dans la matinée, devant le procureur de la République, a été déféré devant le juge d'instruction pour « menace et destruction de documents officiels ».

La Commission des Affaires juridiques, administratives et des libertés de l'Assemblée populaire nationale (APN) avait étudié, il y a quelques jours, la demande de levée de l'immunité parlementaire de trois députés dont Mohammed Djemai, introduite par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Belkacem Zeghmati. Le député Mohamed Djemai avait renoncé, faut-il le souligner, volontairement à son immunité parlementaire, suite à la demande du ministère de la Justice. Le député de Tebessa qui avait pourtant affirmé à maintes reprises, sur les plateaux de télévision qu'il était innocent de toutes les accusations distillées, notamment sur les réseaux sociaux et sur la presse nationale, a fini par être épinglé par la Justice.

C'est un autre coup très dur porté au Front de libération nationale qui a accaparé le pouvoir depuis l'indépendance du pays, en 1962.

Mohamed Djemai que la vox populi accusait de s'adonner à un large trafic aux frontières de l'Est, a multiplié les interventions sur des chaînes de télévision privées pour tenter de soigner son image, en affirmant «être étranger à toutes les affaires dont on l'accuse». Le député très controversé a tenté également, de disculper le FLN à travers analyses et excuses farfelues qui ne convainquent personne.

En ce sens, il avait affirmé que le parti du FLN était victime des agissements de la « bande » qui était au pouvoir durant deux décennies, au même titre que tous les autres citoyens.

Il avait affirmé, sur une chaîne de télévision que c'était en réalité le frère du président déchu, Saïd Bouteflika, qui dirigeait le parti. Les arguments de Mohamed Djemai étaient tellement ridicules que personne ne l'a pris au sérieux.

L'ex patron du FLN qui a mené une campagne médiatique pour redorer le blason de sa formation, qui subit les foudres du mouvement populaire depuis le 22 février dernier, a semble-t-il, au contraire, précipité sa chute. Il rejoint ainsi ce qui est appelé communément « la bande » à la prison d'El Harrach en attendant de répondre de ses actes devant les juridictions compétentes.