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Alger, Constantine: Samir Belarbi et trois manifestants en détention provisoire

par R. N.

Interpellé lundi par les services de sécurité à Bouzaréah (Alger), l'activiste Samir Belarbi a été mis hier en détention provisoire par le magistrat instructeur près le tribunal de Bir Mourad Raïs, selon son avocat Abdelghani Badi. Les motifs ne sont pas encore connus. La veille, maître Abdelghani Badi avait donné l'alerte sur son compte Facebook, annonçant que Belarbi avait été «kidnappé par des individus qui se sont présentés comme étant des éléments des services de sécurité» et qu'il avait été conduit «vers une destination inconnue». Toujours dans la journée de lundi, trois manifestants ont été placés en détention à Constantine, selon une vidéo postée sur Facebook par leur avocat. Les personnes interpellées ont été arrêtées dimanche lors d'une marche dénonçant les élections présidentielles.

Selon le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD), le juge d'instruction près du tribunal de Ziadia à Constantine a ordonné lundi «la mise sous mandat de dépôt de trois personnes (Bekkouche Mohamed, Ramdani, Hacene et Tahar Ouglou), pour attroupement, incitation à l'attroupement et participation à une manifestation non autorisée».

Pour rappel, 22 mises sous mandat de dépôt ont été prononcées dimanche par le tribunal de Sidi M'Hamed d'Alger. Selon le CNLD, le jeune Bilal Ziane, qui figure parmi les 22 personnes mises sous mandat de dépôt, «est atteint d'un cancer» et «dont le prochain RDV pour la chimiothérapie est prévu le 23 septembre». Hier, en milieu de matinée, maître Abdelghani Badi avait également alerté sur «l'arrestation de l'activiste Aziz Hamdi». Quelques heures plus tard, d'autres informations annonçaient sur les réseaux sociaux la libération de Aziz Hamdi. Parmi les réactions enregistrées hier, celle de l'avocat Mokrane Aït Larbi qui, dans un communiqué, a revendiqué la «libération de tous les prisonniers d'opinion». «Tandis que tout le monde attendait la libération des prisonniers d'opinion pour apaiser la situation, les autorités sécuritaires et judiciaires ont procédé à l'arrestation et à l'emprisonnement de Karim Tabbou, Samir Belarbi et de dizaines de jeunes pour des raisons politiques», affirme Me Aït Larbi. «Les prisonniers d'opinion sont ceux qui ont des revendications politiques légitimes et qui exigent qu'elles soient réalisées par des moyens pacifiques. Les marches, les slogans et les banderoles sont des moyens d'expression pacifiques garantis par la Constitution et les traités internationaux ratifiés par l'Algérie. Nous ne pouvons imaginer le début d'une avancée décisive avant la libération de tous les prisonniers d'opinion en réponse aux exigences du mouvement», a-t-il ajouté. «En tant qu'avocat des détenus et militant des droits de l'homme, je demande aux autorités compétentes d'arrêter la campagne d'arrestations pour cause d'opinion et de libérer tous les prisonniers d'opinion. Les crises sont traitées avec sagesse, pas avec les prisons», ajoute encore l'avocat.