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Djemaï pas si intouchable que prétendu

par Kharroubi Habib

La demande du ministre de la Justice, garde des Sceaux de levée de l'immunité parlementaire dont le secrétaire général du FLN Mohamed Djemaï bénéficie en sa qualité de député de la wilaya de Tébessa contredit les allégations propagées par certains médias et les réseaux sociaux présentant le personnage dont le nom est rattaché à « l'argent sale » comme allant échapper à l'opération « mains propres » qui en traque ses détenteurs et utilisateurs, protégé qu'il serait par les puissants du moment au sein du pouvoir.

La fulgurante ascension de Mohamed Djemaï au sein de l'ex-parti unique jusqu'à parvenir à en être le secrétaire général et cela malgré qu'il lui colle à la peau d'être mouillé jusqu'au cou dans la prédation ambiante sous le règne de Bouteflika, a donné quelque crédit à ces allégations d'autant que coiffé de la casquette de chef de l'ex-parti unique il a fait montre d'arrogance à l'égard de ses détracteurs et a multiplié les actes d'allégeance appuyée envers l'incarnation du pouvoir de fait qui dirige le pays en allant même jusqu'à « confier » qu'il lui doit sa fulgurante ascension. Désormais rattrapé par la justice malgré les prétendues puissantes protections qu'on lui a prêtées, le sulfureux « patron » du FLN sera probablement éjecté à brève échéance du poste qu'il occupe. Même ses « fidèles » qu'il a promus dans les instances dirigeantes du parti participeront à le pousser à quitter le secrétariat général pour ne pas apparaître entachés des mêmes griefs que la justice a décidé d'instruire à son encontre.

La demande de la levée de l'immunité parlementaire de son premier responsable intervient pour le FLN au moment crucial où il est la cible d'une persistante campagne visant à le priver de son glorieux sigle et de la part de certains à être mis à l'écart du processus de dialogue, voire même dissous purement et simplement en tant que symbole inamendable du système et régime qui ont mis l'Algérie à genoux et humilié son peuple. Elle ouvre en effet à nouveau la voie à une nouvelle guerre en interne au FLN qui n'a d'ailleurs jamais cessé entre les clans qui peuplent les instances de son appareil.

L'extravagante ascension de l'inénarrable Mohamed Djemaï a momentanément créé l'illusion que l'ex-parti unique acculé par le rejet populaire dont il est l'objet était en train de surmonter ses querelles intestines pour se mettre en ordre de bataille afin d'assurer sa survie sous l'ombre protectrice du pouvoir de fait sur lequel il a reporté son allégeance. Sa chute désormais inéluctable va l'évaporer totalement car démonstration sera faite que ce pouvoir n'envisage pas dans sa stratégie de maintien d'entretenir l'ex-parti unique comme son relais politico-partisan primordial ainsi qu'il a été pour tous les régimes qui se sont succédé à la tête du pays depuis l'indépendance.