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Djemaï s'essaye au désespéré sauvetage du FLN

par Kharroubi Habib

Dans sa tentative désespérée d'assurer la survie politique du FLN en pleine tourmente dans le sillage de la révolution pacifique ayant mis à bas le régime Bouteflika dont il a été le pilier politico-partisan central, Mohamed Djemaï, son actuel secrétaire général, fait feu de tout bois pour d'une part amadouer le mouvement populaire et de l'autre convaincre les autres parties prenantes de la crise politique qu'elles font fausse route en prônant la disqualification de l'ex-parti unique et le refus de sa participation au dialogue voué à la sortie de crise.

Que l'inénarrable secrétaire général du FLN s'adonne à cet exercice n'est pas pour surprendre, mais il est offusquant en martelant des déclarations qui suintent d'arrogance et de la prétention à attribuer à son parti d'être encore acteur clef sur la scène politique et qu'à le dénier les autres parties de cette scène fourvoient le pays dans l'aventure politique. Le clownesque et néanmoins sulfureux « patron » du FLN pense asséner une vérité en soutenant que son parti est et restera incontournable dans toute option qui prévaudra pour l'alternative au régime en voie de déchéance irrémédiable. Une vérité qu'il décline tantôt en de mielleuses professions de foi sur l'aptitude du FLN à prendre en compte les revendications de la révolution citoyenne pacifique, tantôt en menaçant de ses imaginaires foudres les voix qui prônent la mise à l'écart de l'ex-parti unique au motif qu'il a sinistrement démontré qu'il est définitivement inamendable car encore et résolument à la remorque du pouvoir de fait comme en atteste l'allégeance qu'il proclame à son endroit. Et tantôt en usant de la surenchère en termes de revendications qu'il sait pouvant capter l'adhésion populaire.

Dans ce dernier registre, le sulfureux et honni secrétaire général du FLN croit avoir dégainé «l'arme fatale» qui replacerait son parti au centre du jeu politique maintenant et dans la suite de l'évolution de la crise politique. Cette arme, il pense l'avoir trouvée en interpellant l'impuissant et désarmé gouvernement Bedoui pour qu'il procède à l'augmentation des salaires à la rentrée sociale. Une interpellation significative de la piètre opinion qu'il a des millions d'Algériens qui entretiennent la révolution pacifique sur la base de revendications politiques.

Pour ce sinistre personnage, ces millions d'Algériens en révolte citoyenne ne seraient que des « ventres » qu'il faut satisfaire en leur jetant quelques appâts dont l'augmentation des salaires. Ce qu'il espère exorciser en interpellant de la sorte le gouvernement Bedoui, c'est l'inéluctable et déjà en voie mort politique du FLN et sa disparition de la scène algérienne que ces mêmes manifestants réclament et persisteront à le faire quels que soient les oripeaux sous lesquels ce parti s'essayera de survivre.