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Les
étudiants continuent leur pressing sur le pouvoir et ont réclamé hier mardi
pour la 26ème semaine consécutive un changement politique radical dans le pays.
Comme il est devenu traditionnel maintenant, les étudiants membres des
différents pôles se sont rassemblés à la Place des Martyrs, près de la station
de métro, avec un imposant cordon de sécurité, chargé d'encadrer la
manifestation. Avant d'entamer leur marche, les étudiants ont observé une
minute de silence en hommage à l'enfant de quatre ans décédé dimanche à Larbatache, près d'Alger, lors du blocage des accès à Alger
pour empêcher une manifestation de retraités de l'armée. Etudiants et citoyens
ont également observé une autre minute de silence à la mémoire des chouhadas de la Révolution, et suivie par des chants
patriotiques. Les étudiants, qui ont été cette fois encore rejoints par de
nombreux citoyens, ont ensuite entamé leur marche en scandant les slogans
habituels hostiles au pouvoir et à ses principales figures.
En ce 20 août 2019, jour anniversaire de la journée du Moudjahid, les centaines de citoyens qui se sont intégrés à la marche des étudiants, ont donné lieu à une imposante manifestation, qui a empli les rues par où le cortège est passé. Après des déclarations de leaders des étudiants sur la nécessité de maintenir la pression sur le pouvoir, la marche s'est ébranlée vers la Grande Poste, en passant par la rue Bab Azzoun, puis la rue Larbi Ben M'hidi. Les slogans des étudiants restaient par ailleurs les mêmes, dont «yetnahaw Gaa», «Silmya-Silmya», ou «Etat civil, pas Etat militaire». Ils étaient des milliers d'étudiants et autres manifestants à marcher à la rue Larbi Ben M'hidi, avec une longue halte devant le centre culturel où le panel de dialogue national dirigé par Karim Younes a élu domicile. Les manifestants, qui ne se privaient pas de prendre des selfies devant le siège du panel, ont rendu un vibrant hommage aux chouhadas et à Lakhdar Bouregaa en prison depuis le 29 juin dernier. Les manifestants ont également exprimé leur rejet des élections et dénoncé des télévisions privées qui ont voulu jeter le doute sur l'action menée par les étudiants samedi passé. Les manifestants ont ensuite emprunté le boulevard Amirouche avant de monter vers la rue Didouche Mourad, où ils ont repris les mêmes slogans. Les forces de sécurité encadraient étroitement la marche, et un manifestant, qui avait brandi l'emblème amazigh, a été appréhendé par les policiers. Mais il a été libéré après que des manifestants se soient interposés à son arrestation. Les slogans portaient notamment sur l'instauration de la démocratie dans le pays à travers l'émergence d'un Etat civil. Cette 26ème marche des étudiants a été également l'occasion pour eux de revenir sur les objectifs du congrès de la Soumam, et, plus que tout, l'instauration d'un Etat de droit, la démocratie et le pouvoir au peuple. Les revendications de ce 26ème mardi de manifestations estudiantines portaient par ailleurs sur la libération des détenus d'opinion, dont le moudjahid Lakhdar Bouregaa. Les manifestants se sont ensuite dispersés dans le calme, sans intervention des forces de sécurité. |
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