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MC Alger: Des carences malgré les moyens

par M. Zeggai

«L'argent est une langue qui parle, mais aussi une main qui tue ». Ce proverbe sied bien à la situation qui prévaut depuis des années au MCA. On parle d'un budget de plus de 120 milliards de centimes pour la saison 2019 - 2020, des libérations qui sont payées à coup de milliards, celle de Rebiai (ex-ESS) et celle de Lamara (ex-USMBA) la saison écoulée, en plus celle de Harrag (ex-NAHD) qui aurait coûté la bagatelle de 700 millions de centimes. Une source proche du club affirme que l'opération de recrutement a atteint les huit milliards de centimes. En dépit de tous ces avantages, le Mouloudia d'Alger tarde à retrouver ses lettres de noblesse au grand dam de son formidable public. Une question s'impose : l'argent investi est-il conçu pour un véritable projet sportif ou seulement pour préserver la paix sociale ?

La réalité du terrain confirme la seconde thèse. Sinon, comment expliquer que le Doyen n'a plus renoué avec les sacres depuis plus d'une dizaine d'années ? Cette saison semble être la photocopie de ses devancières. L'instabilité à tous les niveaux, le non-respect des critères administratifs et techniques, l'absence de contrôle des deniers publics et autant d'obstacles dans un domaine aussi imprévisible que le football.

Les nombreux changements dictés par Sonatrach ne répondent à aucune logique. Que l'on juge les faits : la firme pétrolière a mis fin aux fonctions d'Omar Ghrib en tant que directeur général sportif du MCA, alors que c'est elle qui l'a intronisé durant l'intersaison. Cette décision relative au retour de Ghrib aux affaires du MCA a été rejetée par la direction présidée par Zoubir Bachi.

Cette fois-ci, c'est Fouad Sakhri qui a été désigné pour succéder à Ghrib. Toute cette mascarade risque d'entraîner de fâcheuses conséquences quant à l'avenir du Doyen. Ghrib a recruté Bernard Casoni et de nombreux nouveaux éléments avant d'être limogé avant que Fouad Sakhri, le nouveau DG sportif, ne poursuive l'opération recrutement. Aujourd'hui, selon notre source, on reproche à Sakhri sa gestion, notamment financière depuis son installation. Tous ces changements prônés par Sonatrach s'avèrent préjudiciables dans la mesure où il n'y aucune continuité dans le travail. En dépit de deux stages à l'étranger, en Tunisie et en Pologne et l'engament de treize recrues, le MCA a raté ses grands débuts à la grande stupéfaction de ses milliers d'inconditionnels. Certes, le MCA, après sa première contre-performance à domicile face à l'ASAM, pourrait bénéficier des circonstances atténuantes dans la mesure où il s'agit là du premier match de la saison. Mais ceci ne nous empêche pas de tirer quelques enseignements. Hachoud semble être dépassé par les évènements. Mebarakou, dont le contrat avec Al Waheda d'Arabie Saoudite n'a pas été renouvelé, est encore loin de sa forme. Le milieu de terrain a manqué de complémentarité avec Bendebka comme seul récupérateur et une attaque qui n'a jamais pesé sur l'adversaire malgré la présence de plusieurs joueurs à vocation offensive. Le MCA, avec l'un des meilleurs effectifs du championnat, parviendra-t-il à redresser la barre ? C'est la question que se posent les fans du MCA qui n'accepteront certainement pas un autre ratage cette saison.