A défaut
des 2 B résistants qui persistent toujours à enrager les Algériens, ne voulant
pas débarrasser le pays de leur présence, le seul B qui risque de partir est
celui aimé et respecté de tous les Algériens. Il n'aura fallu à Belmadi que d'une année à la tête des Fennecs pour que
l'Algérie réapprenne à gagner, insufflant une véritable âme de guerriers à de
talentueux joueurs, trop individuels avant sa venue et pas assez concernés par
le maillot national. Une année plus tard, les Verts sont sur le toit de
l'Afrique, un sacre qu'on a tenté de récupérer de force, de lui donner une
couleur politique dont on se serait volontiers passé. Les confidences faites
sur l'intrusion du pouvoir au beau milieu de cette aventure footballistique
éclairent sur cette intention préméditée de confisquer la joie toute saine des
Algériens pour en faire un trophée de guerre. C'était la rue contre le palais
présidentiel, le hirak contre les injonctions et les
mises en garde. Des rumeurs ont circulé sur l'intention de Belmadi
de rendre le tablier pour des raisons extra-sportives évidentes et si elles
venaient à se confirmer, cela sera un coup dur pour tous les supporteurs de
l'EN. La présence de Bensalah au Caire n'avait pas
lieu d'être encore moins les commentaires oiseux et débiles de certains
journalistes des chaînes de télévision publiques et assimilées qui déclaraient
sans vergogne que la présence du ministre des Sports était pour quelque chose
dans la gagne de l'équipe. Cette volonté manifeste de privatiser, encore une
fois, une joie populaire renseigne sur la capacité de nuisance toujours intacte
de l'ancien régime qui résiste. Tous les ingrédients d'antan, les faux profils
et les vrais incapables se sont recyclés dans le sillage du 22 février et au
lieu de couper les ponts avec le passé, d'effacer jusqu'aux derniers vestiges
de ce pouvoir tentaculaire, l'épopée égyptienne nous a démontré que rien n'a
été entrepris, que les vieux réflexes ont la vie dure et que les anciennes
pratiques de gouvernance sont toujours d'actualité. Est-ce une fatalité pour
les Algériens d'être toujours gouvernés par des gens qui ont démontré leurs
incompétences chroniques, qui privilégient l'intérêt clanique sur la priorité
nationale ? En parlant de clan, on est malheureusement devant une situation de
déjà-vu avec l'insidieuse mise en place d'une autre famille unie par les
affaires. Un clou chasse l'autre et la nature ayant horreur du vide, on ne peut
qu'aisément conclure qu'on court droit vers un autre mur si le pouvoir insiste
dans sa logique népotique et despotique. Alors, et si on échangeait un B contre
tous les B de l'establishment, l'Algérie ne s'en porterait que mieux !