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Et si Belmadi démissionnait

par Moncef Wafi

A défaut des 2 B résistants qui persistent toujours à enrager les Algériens, ne voulant pas débarrasser le pays de leur présence, le seul B qui risque de partir est celui aimé et respecté de tous les Algériens. Il n'aura fallu à Belmadi que d'une année à la tête des Fennecs pour que l'Algérie réapprenne à gagner, insufflant une véritable âme de guerriers à de talentueux joueurs, trop individuels avant sa venue et pas assez concernés par le maillot national. Une année plus tard, les Verts sont sur le toit de l'Afrique, un sacre qu'on a tenté de récupérer de force, de lui donner une couleur politique dont on se serait volontiers passé. Les confidences faites sur l'intrusion du pouvoir au beau milieu de cette aventure footballistique éclairent sur cette intention préméditée de confisquer la joie toute saine des Algériens pour en faire un trophée de guerre. C'était la rue contre le palais présidentiel, le hirak contre les injonctions et les mises en garde. Des rumeurs ont circulé sur l'intention de Belmadi de rendre le tablier pour des raisons extra-sportives évidentes et si elles venaient à se confirmer, cela sera un coup dur pour tous les supporteurs de l'EN. La présence de Bensalah au Caire n'avait pas lieu d'être encore moins les commentaires oiseux et débiles de certains journalistes des chaînes de télévision publiques et assimilées qui déclaraient sans vergogne que la présence du ministre des Sports était pour quelque chose dans la gagne de l'équipe. Cette volonté manifeste de privatiser, encore une fois, une joie populaire renseigne sur la capacité de nuisance toujours intacte de l'ancien régime qui résiste. Tous les ingrédients d'antan, les faux profils et les vrais incapables se sont recyclés dans le sillage du 22 février et au lieu de couper les ponts avec le passé, d'effacer jusqu'aux derniers vestiges de ce pouvoir tentaculaire, l'épopée égyptienne nous a démontré que rien n'a été entrepris, que les vieux réflexes ont la vie dure et que les anciennes pratiques de gouvernance sont toujours d'actualité. Est-ce une fatalité pour les Algériens d'être toujours gouvernés par des gens qui ont démontré leurs incompétences chroniques, qui privilégient l'intérêt clanique sur la priorité nationale ? En parlant de clan, on est malheureusement devant une situation de déjà-vu avec l'insidieuse mise en place d'une autre famille unie par les affaires. Un clou chasse l'autre et la nature ayant horreur du vide, on ne peut qu'aisément conclure qu'on court droit vers un autre mur si le pouvoir insiste dans sa logique népotique et despotique. Alors, et si on échangeait un B contre tous les B de l'establishment, l'Algérie ne s'en porterait que mieux !