La crise qui secoue actuellement l'Algérie touche tous ses fondements, a indiqué hier le président de Talai El Houriat, Ali Benflis. Ce dernier, invité du forum El Wassat, a soutenu en ce sens que toutes les institutions politiques, notamment la présidence de la République, le gouvernement, les deux chambres du Parlement, le Conseil constitutionnel, ont perdu toute crédibilité, ce qui a contraint le peuple à sortir dans la rue pour exiger un changement radical.

« La crise actuelle n'est pas due à la mauvaise gestion d'un gouvernement mais c'est la crise de tout le système à travers ses orientations politique, institutionnelle et constitutionnelle » a déclaré Benflis qui souligne que l'on assiste actuellement à l'effondrement de tout le système construit, selon lui, sur des sables mouvants.

« Il est clairement établi que nous ne disposions, ces 20 dernières années, ni d'Etat, ni de gouvernement, ni de système politique, ni de mode de gestion, ni d'institutions telles que connues dans le monde », a fait savoir le président de Talai El Houriat, qui note que la situation actuelle est similaire à celle d'un pays qui vient juste de sortir d'une guerre.

« L'histoire ne pardonnera pas un système qui a provoqué la désertification du pays et renié le serment du peuple et de toute la nation », soutient encore l'invité Benflis, pour qui aujourd'hui c'est une véritable course contre la montre qui est lancée afin de freiner la crise, politique, sociale et économique, qui pointe à l'horizon.

Pour Benflis, chaque jour qui passe complique davantage cette crise qui dure depuis six mois car, selon toujours lui, toutes les occasions n'ont pas été saisies afin d'y remédier.

Le président de Talai El Houriat affirme qu'en dépit de la gravité de la situation, il était encore temps de trouver des solutions à travers le dialogue en se basant notamment sur le discours de Bensalah du 3 juillet mais aussi toutes les initiatives lancées par la société civile notamment la dernière qui propose de mettre en place un panel de personnalités intègres et au-dessus de tout soupçon afin de conduire le dialogue tant attendu.

La plate-forme proposée par Bensalah, à la veille de la célébration de l'anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, comporte des insuffisances mais permet également, pour la première fois de l'histoire, de lancer le dialogue en dehors de toute mainmise des institutions.