Le
nombre de chiens errants s'est multiplié, ces derniers mois, dans les quartiers
et cités de la ville.
Ces
canidés souvent à la recherche de nourriture constituent un véritable danger
pour la sécurité des riverains et autres passants. On se souvient d'ailleurs
qu'un enfant est mort, en ce début du mois de juillet, après avoir été mordu
par un chien errant, le mois d'avant. Un drame qui a eu pour théâtre le
territoire de la commune d'Es-Sénia. Ces chiens
errants sèment la terreur surtout la nuit où ils s'attaquent aux piétons,
notamment aux alentours des chantiers de construction, les parkings et même
dans des quartiers populaires de la ville, dans les enceintes de résidences
universitaires ou encore en plein centre-ville. Les riverains, pour leur part,
dénoncent la dangerosité de ces hordes sauvages et interpellent les autorités
locales pour venir à leur secours. «Nous avons saisi à maintes reprises les
services de la commune pour capturer ces chiens, mais en vain», soulignent des
citoyens confrontés à ce problème au quartier de Médioni.
Avec la saison des fortes chaleurs, les familles appréhendent le pire. «Ces
bêtes affamées, voire malades, peuvent attaquer si elles se sentent en danger»,
indiquent nos interlocuteurs. A vrai dire, le danger est omniprésent et
l'intervention des services concernés est vivement souhaitée pour lutter contre
cette prolifération inquiétante de chiens errants. Les riverains s'interrogent
sur l'absence du camion de la fourrière chargé du ramassage de ces canidés,
qu'ils disent n'avoir pas vu sillonner les rues de la ville depuis des lustres.
Contacté à ce sujet, le directeur de la division de l'hygiène et de
l'assainissement (DHA) de la commune d'Oran a indiqué que le service de la
fourrière canine dispose de deux camions de ramassage de chiens errants qui
effectuent une rotation le matin et une autre l'après-midi. Les deux véhicules
doivent prendre en charge les 12 secteurs urbains de la commune d'Oran et ceux
des communes limitrophes qui, malheureusement, ne disposent pas de fourrière
canine, expliquant que cette prolifération inquiétante est due en partie à la
présence de nombreux chantiers à l'intérieur du tissu urbain, ce qui attire ces
chiens errants. Ces derniers sont également attirés par les ordures et les bacs
à détritus abandonnés. Ils se promènent très souvent dans les rues, les cités
et à proximité des restaurants à la recherche de nourriture, ajoute le même
responsable. A cela s'ajoute l'absence de fourrières canines au niveau des
communes limitrophes en plus du manque d'effectifs puisque l'ensemble des
agents spécialisés dans le ramassage des chiens errants est sorti en retraite,
souligne le même responsable. Tout en énumérant l'ensemble des problèmes qui
sont à l'origine de ce phénomène, notre interlocuteur dira que les deux camions
de la fourrière ne peuvent satisfaire la demande exprimée au niveau local. Les
agents doivent intervenir dans les plages, les enceintes hospitalières,
universitaires, entre autres, ce qui nécessite, de l'avis du responsable, tout
un programme auquel tous les acteurs doivent adhérer pour garantir la réussite
de ces campagnes. Il faut tout d'abord respecter les horaires de collecte des
ordures ménagères, multiplier les opérations d'abattage nocturnes qui sont
interdites durant l'été sur arrêté du wali d'Oran en raison du rush des
vacanciers et également recruter de nouveaux agents à la fourrière. Des
solutions que le responsable préconise tout en souhaitant l'adhésion du citoyen
à ce programme. Des brigades ont été créées en collaboration avec l'association
des chasseurs et plusieurs opérations d'abattage ont été menées à Sidi Lahouari, Bouaâmama, El Menzeh, entre autres. Toutefois, ces brigades sont
confrontées à une forte résistance de la part de riverains dont des gardiens de
parkings, des ouvriers de chantier et même des habitants qui ont refusé que
l'on abatte ces chiens, selon ce responsable. Par ailleurs et selon d'autres
sources communales, on saura qu'un seul camion de la fourrière est opérationnel
en ce moment à Oran, ce qui explique, en partie, ces insuffisances en matière
de ramassage. Le véhicule effectue sa première tournée de 7h à midi alors que
la seconde est assurée l'après-midi de 12h à 16h30. Le second camion est en
panne depuis le mois de janvier dernier, soutiennent nos sources. Pour ce qui
est de la fourrière municipale, celle-ci abrite 8 familles, des retraités de la
commune d'Oran. Ces derniers ont déposé leurs dossiers pour l'obtention d'un
logement, mais sans résultat à ce jour. En attendant, les chiens errants ont de
beaux jours devant eux.