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Syndicat autonome du secteur de la Solidarité nationale: «On est les prisonniers du système»

par M. Aziza

Le Syndicat autonome du secteur de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme (SNAS) agréé le 19 février 2019, par le ministère du Travail, dénonce «les entraves empêchant le syndicat autonome d'organiser ses troupes» et «le harcèlement contre les travailleurs qui ont voulu rejoindre le SNAS».

Intervenant hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'UNPEF à Alger, le secrétaire général du SNAS, Farid Bougara, a précisé que son syndicat n'arrive toujours pas à installer les sections syndicales, ni de préparer les congrès de wilaya. Et d'affirmer : « il y a en fait une sorte de résistance de la part de l'administration, incompréhensible, qui s'est traduite par la convocation de certains travailleurs du secteur en leur demandant de ne pas adhérer au syndicat autonome mais d'adhérer au syndicat du secteur public ». Et d'ajouter : « des comportements qui prouvent qu'on est en face du même système, des mêmes personnes qui ne croient ni à la démocratie, ni à la pluralité syndicale».

Le conférencier a affirmé que les cadres du secteur sont en contradiction totale avec les discours des hautes autorités prônant le dialogue avec tout le monde. « Je n'arrive pas à comprendre le fait que notre syndicat a pu avoir son agrément par le gouvernement et le ministère du Travail, et les membres de notre tutelle font des manœuvres pour nous empêcher d'activer ? Nos membres ont été empêchés de tenir des congrès de wilaya sous prétexte qu'ils n'ont pas pu avoir des autorisations au niveau central ».

Le syndicat a affirmé qu'il a essayé, par tous les moyens, de rencontrer la ministre du secteur, mais en vain, cette dernière apparemment « n'a pas envie de nous recevoir et elle n'est pas prête à discuter avec le partenaire social », dira le SG du SNAS. « Que nos responsables sachent, une fois pour toutes, que l'Algérie d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier », dit-il, en invitant la tutelle à revoir cette gestion afin de servir les travailleurs du secteur, les personnes démunies et personnes handicapées, comme il se doit. Par ailleurs, le syndicat brosse un tableau noir du secteur. Des employés du secteur très mal payés, notamment, les encadreurs, les formateurs et les enseignants des centres de formation qui travaillent dans des conditions assez pénibles. Le syndicat compte, à travers ses actions, proposer un projet de réforme et de redressement du secteur de la Solidarité « très mal géré». « Un département qui emploie des cadres dont la mission réside à préparer les couffins de Ramadhan, les trousses scolaires. Des activités répétées qui ne permettent ni l'intégration sociale des personnes handicapées, ni l'évolution du niveau de vie des personnes démunies ». Il résume : « Ouyahia et Sellal sont en prison, mais nous aussi on est les prisonniers de ce système». Pour le conférencier, le secteur de la Solidarité n'a jamais été géré par ses hommes et ses femmes, mais par des responsables qui ont été rejetés par d'autres secteurs. « Ces derniers arrivent et ramènent avec eux tout un staff et vous connaissez la suite», ajoute le même intervenant. Le syndicat compte tenir son conseil national, avant la rentrée sociale, pour décider les actions à mener, sur le terrain, si jamais la tutelle continuerait dans sa politique d'indifférence et de marginalisation du syndicat autonome. Le SNAS prévoit, d'ors est déjà, la tenue d'un sit-in devant le ministère de la Solidarité ; bien avant la rentrée sociale, en précisant que des mouvements de grève ne sont pas écartés.