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Sidi Saïd est-il atteint du syndrome «Bouteflika» ?

par Kharroubi Habib

Prévu pour s'ouvrir ce week-end, le congrès extraordinaire de l'UGTA convoqué par sa commission exécutive nationale (CEN) à l'instigation d'Abdelmadjid Sidi Saïd, son secrétaire général cible d'une large contestation réclamant sa démission immédiate, va probablement être annulé. L'on ne sait si comme avancé par des opposants à la tenue de ce congrès extraordinaire, son annulation aurait été expressément recommandée par la présidence de l'Etat. En tout cas, le fait que la wilaya d'Alger a refusé d'accorder à ses organisateurs l'autorisation de tenir le conclave dans la salle qu'ils ont réservée au niveau du Centre international des conférences au Club des Pins tend à confirmer que les autorités en place ne tiennent pas à la tenue du congrès extraordinaire de la centrale syndicale contre laquelle des milliers de travailleurs manifestent en exigeant le départ immédiat de Sidi Saïd et de la direction syndicale qui ont pris la décision de l'organiser. Ce refus dont il ne peut se tromper sur la signification a obligé le contesté et désormais en sursis secrétaire général à convoquer pour ce jour la commission exécutive nationale (CEN) en vue de s'entendre sur la suite à donner à la non-tenue du congrès extraordinaire. Lui et la CEN dont la dissolution est aussi réclamée par les syndicalistes protestataires vont-ils en l'occurrence démontrer qu'ils sont atteints du syndrome de « Bouteflika » en décidant que dans l'impossibilité de tenir leur congrès extraordinaire préfabriqué, pour leur ménager une porte de sortie « honorable » ils vont rester aux commandes de la centrale ? Si c'est le cas leurs contestataires qui estiment que l'administration leur a donné gain de cause en récusant la salle prévue pour ledit congrès par ses organisateurs vont probablement accentuer la pression pour faire dégager sans ménagement ni compromis Sidi Saïd et sa CEN. Eux seront en tout cas en symbiose avec l'air du temps apporté par le mouvement populaire faisant que nul subterfuge ne peut faire échec au dégagisme de ceux qui ont servi sans état d'âme le régime déchu.

En ayant mis l'UGTA au service de ce régime, la direction présidée par Sidi Saïd est totalement disqualifiée à prétendre au pilotage d'un congrès censé désigner une nouvelle avec mission de sortir l'organisation du giron du pouvoir et la remettre en disposition d'être un syndicat dont la raison d'être exclusive est la défense des intérêts des travailleurs salariés dont l'avenir s'obscurcit sous les effets d'une crise économique et dont il sera inéluctablement pris prétexte à prise de douloureuses «réformes» et mesures censées redresser la situation dans ce domaine.