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Poursuivis dans des affaires de corruption et de détournement de deniers publics: Le maire d'El-Kerma et 10 autres personnes devant le juge d'instruction

par H. S.

Le maire de la commune d'El-Kerma, B. Moussa, devra comparaître aujourd'hui devant le juge d'instruction près le tribunal d'Arzew, a-t-on appris de source proche du dossier.

Arrêté jeudi 30 mai dans le cadre d'une enquête sur des affaires de corruption diligentée par la brigade économique et financière (BEF) de la Sûreté de wilaya d'Oran, le président de cette APC sera déféré devant le magistrat instructeur de la 1ère chambre du tribunal d'Arzew au même titre que dix autres personnes impliquées. En garde à vue au commissariat central depuis leur arrestation par les agents de la brigade de recherche et d'intervention (BRI), les mis en cause auront à répondre devant le juge d'instruction des faits retenus à leur encontre, lesquels se rapportent en somme à des affaires de marchés publics, de commandes de services et de foncier industriel, selon la même source. Outre le maire de cette municipalité ainsi que sa femme, sont également poursuivis dans cette affaire le secrétaire général de la commune, deux élus dont un vice-président, et le président de la commission des marchés, six entrepreneurs et chefs d'entreprises, dont un concessionnaire d'engins BTPH proche de l'homme d'affaires Ali Haddad, incarcéré à la prison d'El-Harrach. Concernant ce dernier dossier, les enquêteurs de la BEF auraient mis à nu plusieurs irrégularités, dont en premier lieu la surfacturation des commandes, dans une transaction conclue entre la commune d'El-Kerma et ce fournisseur établi dans l'Oranie, portant sur l'acquisition d'un lot d'engins BTPH au profit du parc roulant municipal. D'autres chapitres ont donné de l'épaisseur à ce dossier portant l'estampille rouge de la corruption et du détournement de deniers publics, parmi lesquels la passation de commandes publiques, réalisation de projets ou prestation de services, en porte-à-faux avec les dispositions du code des marchés publics, octroi d'indus privilèges, faux et usage de faux en écriture publique.

Il y a lieu de signaler que dans la foulée des interpellations et des perquisitions menées par les services de sécurité en exécution de mandats délivrés par le parquet près la cour d'Oran, du 30 mai au 1er juin, ayant ciblé les bureaux de la mairie d'El-El-Kerma et ses annexes ainsi que les domiciles de certains mis en cause, dont le président de l'APC, plusieurs documents administratifs et comptables en rapport direct avec les infractions relevées ont été saisis, de même que plusieurs objets ont été mis sous scellés en vue de leur présentation à la justice en tant que pièces à conviction, outre 12 véhicules de luxe saisis par la même occasion dans le cadre des actes d'investigations relevant de l'enquête préliminaire.

Deuxième affaire sur une liste rouge ciblant 22 APC

Il importe de souligner que c'est la deuxième affaire «communale» liée à des faits présumés de corruption et de détournement de fonds publics qui éclate au grand jour en l'espace d'un peu plus d'un mois, après celle de l'APC de Bir El-Djir, où, pour rappel, le maire en compagnie d'une dizaine d'individus avaient été placés en détention préventive par le magistrat instructeur près le tribunal d'Arzew, et ce dans le cadre d'une enquête pour des faits de corruption supposés portant sur la passation de marchés publics et dans des affaires liées au foncier public. En effet, le maire de cette commune avait été placé en garde à vue puis mis sous mandat de dépôt dans le cadre d'une enquête judiciaire enclenchée par le parquet d'Oran. Les agents de la brigade financière et économique dépendant de la brigade de recherches et d'investigations (BRI) d'Oran avaient arrêté le maire de Bir El-Djir dans le cadre de cette affaire qui concerne également des vice-présidents, un ex-maire et une dizaine d'autres cadres. Ceci alors que des sources concordantes parlent depuis un mois et demi déjà d'enquêtes, à des stades différents d'avancement sur le plan procédural, ciblant 22 municipalités sur les 26 que compte dans la wilaya, avec comme dénominateur commun la corruption et la malversation visant les biens et les fonds publics communaux.