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IRB Maghnia: Les saisons se suivent et se ressemblent

par Chergui Abdelghani

  Au moment où la majorité des clubs ont tenu leurs AGO et s'attèlent à la préparation de la nouvelle saison, à l'IRBM c'est l'impasse depuis la fin de la saison dernière où le club a été relégué en Inter-régions. Les fans ne cessent de s'interroger sur l'avenir de leur équipe où rien n'est entrepris en raison du mutisme des dirigeants en proie à des problèmes de gestion. Certaines informations indiquent que l'ensemble des membres du bureau exécutif du CSA ont démissionné bien avant la fin de la saison 2018-2019, seul le président est en poste. Interrogé sur les raisons de cette démission, un membre du bureau a déclaré que les dirigeants ont démissionné pour dénoncer les décisions prises unilatéralement par le président du CSA relatives à la signature des reconnaissances de dette notariées. D'ailleurs, une lettre en ce sens a été envoyée aux autorités et à la DJS. Selon notre source, après avoir réglé 2,1 milliards de dettes il y a quelques mois, l'IRBM est redevable d'une autre dette dépassant 2 milliards de centimes. Et, comme les nouveaux détenteurs des reconnaissances de dette n'hésiteront pas à bloquer le compte bancaire du club à n'importe quel moment, ce dernier connaitra le même sort que la saison passée.

Un appel a été lancé par les supporters en direction des pouvoirs publics (wali, chef de daïra, p/APC et DJS) afin d'intervenir et ouvrir une enquête judiciaire sur la gestion du club étant donné qu'il s'agit de l'argent du contribuable alloué par l'Etat. Malheureusement, il n'y a eu aucun écho de la part des responsables comme si, pour eux, le problème ne les concernait pas. Et dire que c'est l'argent du Trésor public.

L'équipe dirigeante actuelle qui, elle aussi, a hérité d'une situation financière catastrophique et un compte bloqué, n'a pu faire face à la crise financière qui a mené le club au purgatoire. L'asphyxie financière a commencé à partir de la saison 2016-2017, alors que les dettes du club avoisinaient trois milliards de centimes avec, en prime, le blocage du compte par des créanciers, un phénomène jamais connu auparavant et qui a mené le club à la situation actuelle.

Voilà le même scénario qui se répète avec la direction actuelle : une relégation et plus de 2 milliards de dettes, y compris le montant des reconnaissances de dettes. C'est que le problème ne date pas d'aujourd'hui, mais bien trois années.

Quant aux AGO, elles se suivent et se ressemblent du fait qu'elles se déroulent dans un climat de désordre où les règlements sont totalement bafoués. En effet, n'importe qui peut voter les bilans sans tenir compte de la liste des membres de l'assemblée générale dont la composante change à chaque fois, puisque chaque président établit une liste composée de personnes qu'il désire pour être certain que son bilan passera sans encombres. Dans ce cas, il est plus que certain que le bilan financier de l'IRBM pour la saison 2018-2019 passera comme une lettre à la poste. Le grand perdant, c'est le club et personne d'autre. Il est temps que les pouvoirs publics prennent le taureau par les cornes et demandent des comptes à tous les présidents de ce club. Ces derniers doivent justifier leurs dépenses car il s'agit de l'argent de l'Etat alors qu'eux, ils ne sont que des gérants du fait qu'aucun ne met la main à la poche. Étant donné qu'au sommet de la hiérarchie du pouvoir, de hauts responsables défilent devant les magistrats, pourquoi pas les présidents de clubs ?

Encore une fois, les fans de l'IRBM s'interrogent sur le mutisme des pouvoirs publics, tout en lançant de nouveau un appel au wali de Tlemcen afin d'intervenir, en ordonnant l'ouverture d'une enquête sur la gestion du club. Car, au train où vont les choses, ce club mythique de 92 ans d'existence pour lequel a joué le premier président de la République, feu Ahmed Benbella, risque de disparaitre de la scène sportive. «L'IRBM est en train de traverser une période la plus difficile de son histoire en raison d'une mauvaise gestion qui pourrait engendrer des conséquences graves. Notre conscience et notre amour pour ce club nous obligent à monter au créneau afin d'attirer l'attention des pouvoirs publics qui doivent intervenir pour mettre fin à cette anarchie, car l'IRBM est pris en otage par des gens qui ne font que ternir son image de marque.

Nous avons appris qu'une nouvelle liste des membres de l'AG a été établie et déposée à la DJS , dans le but de priver les fans du club d'assister à l'assemblée générale ordinaire. Qu'ils nous disent sur quelle base a été établie cette liste, et quels sont les critères pour être membre de l'AG ? Sincèrement, nous sentons qu'il y a complicité quelque part», nous diront des supporters.