Trente personnes blessées et une dizaine arrêtées par les forces de l'ordre, le siège de la daïra de Tinerkouk, un logement de fonction et plusieurs véhicules ont été incendiés mardi après-midi à Tinerkouk, dans la wilaya déléguée de Timimoun (Adrar). Tel est le bilan provisoire des protestations à Tinerkouk. De violents affrontements ont brisé le silence de cette ville en plein désert. Le chômage et ce qui est qualifié d'injustice en matière de placement des chômeurs dans les sociétés pétrolières et l'absence de dialogue ont été à l'origine de ces évènements violents opposant population et forces de l'ordre. Plus de 2.000 personnes se sont rassemblées devant la daïra pour dénoncer l'arrestation de jeunes chômeurs la veille des évènements. En effet, des jeunes ont procédé à la fermeture de la daïra. Ils ont saccagé des équipements et ont incendié le siège. Ce qui a entrainé l'intervention des forces de l'ordre. La route a été barrée à l'aide de pierres et de pneus brûlés, l'éclairage public saccagé.

A l'origine de cette violente action de protestation, le recrutement dans les sociétés pétrolières qui activent dans la région, où le recours à la main d'œuvre en dehors de la ville est la règle générale. Des habitants accusent les organes administratifs et de contrôle tels que la direction de l'emploi, le bureau de main d'ouvre et l'inspection de travail. Taux de chômage très élevé et pauvreté malgré la richesse de la région, indique un vieux en colère, pourtant «nos enfants sont des diplômés dans toute les spécialités ».

Plus de 600 jeunes chômeurs ont barré, mardi dès 8 heures du matin, l'accès à la daïra de Tinerkouk, où un sit-in de protestation continu était observé. La circulation a été bloquée au centre-ville, et des banderoles dénonçant «El Hogra» et «l'absence des autorités» ont été brandies. Les protestataires dénoncent le recrutement dans les sociétés pétrolières activant sur le territoire de la daïra, réclamant l'application de la circulaire du gouvernement qui donne la priorité aux jeunes de la région en matière de recrutement. Selon des concernés, des travailleurs provenant d'autres wilayas ont été recrutés par les sociétés pétrolière de forage. Les jeunes dénoncent la non-transparence dans le traitement des dossiers, l'absence d'affichage des postes objet de concours à la direction de l'ANEM.

II est à noter que plusieurs sociétés pétrolières activent dans la wilaya d'Adrar. Quatre complexes gaziers d'un investissement de plus de 06 milliards de dollars ont été inaugurés l'année dernière, mais sans impact sur la population, selon les contestataires.